Besnik Hasi, le nouvel entraîneur principal d'Anderlecht, semble avoir une durée de vie limitée à la tête de l’équipe. Bien qu’il dispose d’une option de prolongation de contrat, rien ne garantit qu’il restera en poste, même s’il atteint ses objectifs.
Le journaliste Manuel Jous estime qu’Hasi pourrait être remercié à la fin de la saison s’il échoue, ou bien qu’il remportera la Coupe et réussira en play-offs, mais il paraît peu probable qu’Anderlecht s’engage avec lui sur le long terme.
Anderlecht a surpris tout le monde en nommant Besnik Hasi (53 ans) comme nouvel entraîneur principal.
Surprise totale
Il y a deux semaines à peine, Hasi était licencié par Malines et, contre toute attente, Anderlecht lui a fait une place en le nommant entraîneur principal, écartant ainsi David Hubert.
Hasi s’était illustré par son caractère obstiné et susceptible à Malines, critiquant ouvertement la politique de transferts, exprimant son mécontentement à l’égard de ses propres joueurs et se disputant avec les supporters.
Une série d’incidents a même conduit à une altercation dans les bureaux de direction du club. Franky Van der Elst a jugé le coaching d’Hasi préoccupant.
« Il avait trop de ces accès de colère typiques des Balkans. Quand on critique aussi ouvertement ses propres joueurs et ses dirigeants, on se prépare soi-même à être licencié. »
Champion avec Anderlecht
Hasi a déjà occupé le poste d’entraîneur à Anderlecht. En 2014, il avait réussi une remontée spectaculaire en play-offs, ce qui avait conduit à un titre national inattendu.
Deux ans plus tard, Anderlecht et Hasi s’étaient séparés d’un commun accord. Il avait progressivement perdu le contrôle de son vestiaire et, qui plus est, les supporters d’Anderlecht l’avaient surnommé « Angsthasi » (Hasi la Peur) en raison de son style de jeu jugé trop défensif.
Hasi est un entraîneur direct, capable de motiver, structurer et affiner une équipe en peu de temps, comme il l’a prouvé la saison dernière avec Malines, qu’il avait transformé d’un candidat à la relégation en un sérieux prétendant aux Play-offs 1.
Organisation et énergie
Il sait instaurer une bonne organisation et insuffler de l’énergie à son équipe. La direction d’Anderlecht espère ainsi engranger plus de points et enfin décrocher la très convoitée Coupe de Belgique.
Selon Jürgen Geril, journaliste spécialisé pour Het Nieuwsbla*, Anderlecht mise tout sur un électrochoc avec Hasi comme nouvel entraîneur.
« Il ressemble à Simeone (l’entraîneur de l’Atlético Madrid, ndlr), un coach qui prône l’énergie et l’agressivité. Hasi est constamment survolté au bord du terrain. C’est ce dont Anderlecht a besoin en ce moment : de la hargne et de l’engagement », a analysé Hans Vandeweghe dans De Morgen.
Passionné et ardent
Olivier Renard n’a aucun problème avec le tempérament explosif d’Hasi. « J’aime avoir un entraîneur passionné et ardent. Il doit pouvoir rester lui-même ici. » L’identité de jeu d’Anderlecht passe temporairement au second plan, les résultats à court terme sont désormais prioritaires.
Avec la nomination de Besnik Hasi, Wouter Vandenhaute et Olivier Renard prennent également un certain risque. Hasi est en effet connu pour son style défensif, un point qui ne plaît guère aux supporters du RSCA. De plus, il n’est pas du genre à effectuer des changements sur demande du staff médical.
Par ailleurs, Hasi a déjà prouvé par le passé que son impact en tant qu’entraîneur s’essoufflait rapidement. Ce n’est pas un hasard s’il a signé à Anderlecht un contrat jusqu’à la fin de la saison, avec une option de prolongation indéterminée.
Pas de clause automatique
Cependant, selon La Dernière Heure, cette option n’est pas une clause automatique qui serait activée en cas d’atteinte des objectifs.
Le journaliste Manuel Jous de la RTBF voit deux scénarios pour Hasi :
« Il lui reste onze matchs avec Anderlecht. L’un d’eux est crucial : la finale de la Coupe de Belgique. Deux possibilités : soit il échoue et il est remercié à la fin de la saison », explique Jous.
« Soit il remporte la Coupe et réussit les play-offs, mais je ne vois toujours pas Anderlecht le prolonger. Pour moi, ce n’est pas l’homme qu’il faut sur le long terme. Les deux saisons qui ont suivi le titre de 2014 n’ont pas du tout été brillantes », conclut-il.