De Luka Elsner, beaucoup gardent l'image d'un passage raté au Standard. Et du succès actuel de l'Union Saint-Gilloise, beaucoup retiennent qu'il est dû à Felice Mazzù puis à Karel Geraerts.
Mais il faut rappeler qu'en 2018, le processus a été lancé par le Slovène, qui a permis aux Bruxellois de former un groupe capable de gagner. Menant l'Union à la troisième place du classement en D1B, il réalisa de beaux playoffs 2 et se fera remarquer dans des clubs plus huppés.
Elsner permit également à certains joueurs de progresser. Ce fut notamment le cas d'Ismael Kandouss. "Jeune, je manquais un peu de personnalité : j’étais timide, je n'étais pas quelqu'un qui s'affirmait et prenait les devants. J'ai changé sur ça. J’ai aussi beaucoup progressé individuellement avec les entraînements techniques de Luka Elsner : avant cela, il me manquait un peu les pieds", confie le joueur à la RTBF.
PARTAGE
Et si Elsner a joué un grand rôle, son travail en prison a également forgé la personnalité de Kandouss. "J’ai travaillé comme coach sportif à la Prison de Dunkerque… et j’ai beaucoup appris sur la vie. J’organisais des tournois de foot, des séances de muscu, des matches de ping-pong. Moi, je ne juge jamais les gens, je n’ai pas d’a priori sur les personnes. Le quotidien en prison n’est pas facile, tu offres des loisirs et des sourires aux détenus. Le sens du partage est très puissant entre prisonniers, il règne une grande solidarité. J’y ai vu toute la société : des gens qui avaient fait des trucs atroces… mais aussi des cadres supérieurs dont la vie avait basculé à cause d’une erreur ou d’une mauvaise réaction. J’y ai aussi vu des footballeurs de talent, des gars prometteurs qui, à un moment, avaient flanché dans un autre domaine de leur vie. Ça peut aussi leur remettre le pied à l’étrier, car chacun mérite une seconde chance. Je suis encore en contact avec un ex-détenu qui, aujourd’hui, est devenu coach sportif à Dunkerque : ça marche très bien pour lui, et ça me fait plaisir. "