ALERTE au Standard : 777 SDL en faillite virtuelle

Ce week-end, les comptes de 777 SDL, la société mère du Standard de Liège, ont été déposés à la Banque Nationale de Belgique, avec près de cinq mois de retard. Ce rapport expose des chiffres alarmants : 160 millions d'euros de dettes et une perte totale de 52 millions d’euros. Le capital de 777 SDL affiche un déficit de 43 millions d'euros, ce qui place l'entreprise en situation de faillite virtuelle.

Il est essentiel de préciser que ces comptes concernent 777 SDL, la société détenant le Standard ainsi que le stade et un autre club, le Hertha Berlin. Les chiffres ne représentent donc pas directement la santé financière des clubs eux-mêmes. De plus, les données publiées s’arrêtent en décembre 2023, elles n’incluent donc pas les transactions ou changements financiers intervenus depuis le début de 2024.

Stratégies pour éviter le naufrage financier

Les actionnaires de 777 SDL ont rapidement réagi à ces chiffres préoccupants en promettant des mesures correctives. Ils prévoient, d’ici la fin novembre, de convertir 142 millions d'euros de dettes en capital. Cette opération, déjà connue au Standard, pourrait réduire les dettes de l'entreprise et permettre de restaurer un capital positif, évitant ainsi une situation de faillite. Cependant, cette démarche reste essentiellement une restructuration comptable qui ne génère aucune nouvelle valeur pour la société.

Chute libre pour le Standard et le Hertha Berlin

L’une des révélations du rapport concerne la perte de valeur des clubs détenus par 777 SDL. Pour le Standard de Liège, la situation est critique : sa valeur et celle de son stade sont passées de 59 millions d’euros fin 2023 à seulement 32 millions d’euros aujourd’hui. Cette évaluation, confirmée par le réviseur d’entreprises engagé par 777 SDL, souligne une chute vertigineuse de 50% de la valeur du club.

Le Hertha Berlin n'est pas mieux loti. La valeur du club allemand a été revue à la baisse de 25%, enregistrant une perte d'exploitation massive de 100 millions d'euros entre juin 2022 et juin 2023. Cette dévalorisation fragilise davantage 777 SDL et alourdit la situation financière globale du groupe.

777 SDL plombé par deux clubs en difficulté

La détention de deux clubs de football déficitaires est un véritable fardeau financier pour 777 SDL. Les investissements réalisés dans ces clubs se révèlent être une mauvaise affaire économique. La situation serait encore plus claire si l'on disposait des comptes complets des autres clubs dans lesquels 777 Partners et A-CAP sont impliqués, notamment le Genoa (Italie), le Red Star (France) et Melbourne Victory (Australie).

De plus, la structure du groupe 777 Partners semble être construite comme une série de sociétés emboîtées. La mauvaise situation financière des clubs affecte les entreprises mères et crée un effet domino au sein du groupe américain. Cette cascade de difficultés financières, combinée aux récents problèmes judiciaires, représente un sérieux obstacle à toute tentative de redressement ou de vente du Standard.

Le Standard dans la tempête

La situation du Standard, qui semblait s'améliorer ces derniers mois, est désormais plus sombre. Sur le plan sportif, malgré un début de saison encourageant, la récente défaite face à Anderlecht place l’équipe à un point des play-down après un tiers de la saison.

D'un point de vue juridique, le club doit encore composer avec divers litiges. Si l'accord trouvé avec l'ancien président Bruno Venanzi semble lever certaines saisies, le conflit avec les architectes du stade reste d'actualité, laissant l’infrastructure toujours sous saisie judiciaire. De plus, aux États-Unis, les soupçons de blanchiment d'argent pesant sur 777 Partners et A-CAP viennent assombrir davantage l’image du club, réduisant les chances d’attirer un acheteur potentiel pour le matricule 16.

Une situation inquiétante pour tout le groupe

En résumé, la situation financière de 777 SDL est extrêmement préoccupante. Les clubs détenus par la société sont en difficulté, ce qui contamine la santé financière de l'ensemble du groupe. Les promesses d’actions correctives, bien que nécessaires, ne suffisent pas à effacer les nuages noirs qui s’accumulent au-dessus du Standard et de ses propriétaires.