Le Footgate, du moins on l’espère, entre enfin dans la dernière ligne droite ce lundi (matin) à l’Euro Volley Center de Vilvorde, alors que les calendriers des championnats professionnels de football belges de D1A (Jupiler Pro League, 16 équipes) et de D1B (Proximus League, 8 équipes), seront comme prévu divulgués au même moment au Martin’s Red de Tubize.
Un scénario surréaliste, compte tenu que le contenu de ces calendriers dépend des décisions de la Cour belge d’arbitrage pour le sport (CBAS), qui forcément de seront pas encore connues. Cette dernière examinera en effet lundi, mardi, et sans doute aussi mercredi, à la demande des parties plaignantes, la gestion de l’affaire et le verdict rendu le 1er juin par la Cour d’appel de la Commission des litiges de l’Union belge de football (URBSFA).
Pour rappel: Malines condamné à rester en D1B malgré la conquête du titre, avec un retrait de 12 points en prime, exclu de l’édition 2019-2020 de la Coupe de Belgique, qu’il a remportée en 2019, et interdit de Coupe d’Europe.
Waasland-Beveren, acquitté dans la même affaire du match truqué du 11 mars 2018, n’a par conséquent pas interjeté appel.
Lokeren prie en revanche la CBAS de prononcer son maintien en D1A au détriment du Beerschot Wilrijk, le vice-champion de D1B, ou de Waasland-Beveren, dont il demande en même temps la dégradation.
Enfin Tubize veut conserver sa place en D1B et faire descendre Malines en D1 amateurs, ce que contre toute attente n’avait pas requis le Procureur de l’Union belge Kris Wagner.
Le calendrier des trois divisions nationales ne sera ni complet, ni officiel, tant que le verdict de la CBAS initialement promis pour le 30 juin, mais reporté suite à la saga des présidents récusés, n’aura pas été prononcé.
Mais quel verdict ?
On n’en sait évidemment rien.
On peut cependant supposer que les brillants avocats de Malines, mais à l’impossible nul n’est tenu, ne vont pas trop s’efforcer de démontrer qu’il n’y a jamais eu de match arrangé.
Ils n’ont pas réussi à en convaincre, et pour cause, la Cour d’appel de la Commission des litiges. Ils ne devraient donc pas avoir beaucoup plus de chance devant la CBAS, tant les preuves semblent accablantes.
Ils vont donc à nouveau tirer au bazooka, et parfois avec des arguments assez convaincants, sur la procédure qui n’aurait pas en tous points été réglementaire.
Avec l’espoir de faire cette fois mouche devant la Cour d’arbitrage, alors qu’à l’Union belge la plaidoirie, aussi bien charpentée fut-elle, n’avait pas été prise en considération, voire à peine écoutée.
C’est tout le nœud de ce procès-bis, sachant que la CBAS est un tribunal, certes indépendant, mais non civil, et même sportif.
Autrement dit il risque d’avoir également tendance à sanctionner la violation évidente de l’éthique sportive dans cette affaire, et d’estimer lui aussi qu’on ne peut considérer un club comme innocent d’un crime conçu et exécuté par ses quatre principaux dirigeants (le président Johan Timmermans, le plus gros actionnaire Olivier Somers, le directeur financier Thierry Steemans, et le directeur sportif Stefaan Vanroy, tous en appel de leur suspension).
On ajoutera que Malines pourrait même regretter ce recours à la CBAS, au cas où celle-ci prononçait son renvoi en D1 amateurs.
Ce qui arrangerait bien Tubize...
Toutes ces supputations laisseront un jour la place à la vérité juridique, et il vaudrait mieux que ce soit avant le 15 juillet, la (nouvelle) date de la clôture officielle de la saison 2018-2019. .
Sauf qu’il restera toujours la possibilité de la confronter à la justice civile, dans l’espoir qu’elle ne l’approuve pas.
C’est proscrit par les règlements de l’Union belge et de la Pro League, mais aucune loi n’interdit à un individu ou une quelconque association, de s’adresser à la justice pour redresser une sanction «professionnelle», jugée inique.
Bref on est peut-être encore très loin d’en avoir tout à fait fini avec ce sinistre Footgate...