Dans un manuel de soixante pages, la Pro League essaie de soutenir les clubs dans la lutte contre le racisme, l’homophobie et la discrimination dans le football. Afin de montrer les conséquences que peuvent avoir ces propos sur les individus, la Pro League a invité quelques victimes durant la présentation.
Durant sa carrière, l’ancien joueur Joachim Mununga a été victime à plusieurs reprises de comportements racistes. « J’ai encore beaucoup de rancune et de la haine en moi. J’ai même encore du mal à en parler. Des chants racistes : c’est du viol. Quand j’entends Pierre François (CEO de la Pro League, ndlr) dire que c’est un problème complexe, je me fâche à nouveau », a ajouté ’Joe’, 31 ans. « Il est urgent d’agir. À certains moments, je me sentais abandonné. Je n’ai jamais été soutenu par mes clubs ou mes équipiers. Ils m’obligeaient presque à retenir mes larmes. »
Mununga voit un changement de mentalité, quoique limité. « J’espérais que cela irait encore plus vite, mais des mesures sont prises. C’est bon d’en parler. C’est la première étape. Il faut rééduquer les gens. Les supporters ne se rendent pas compte de la portée de leurs paroles. Malheureusement, le racisme est devenu une banalité. C’est pourquoi la sensibilisation et la formation sont importantes pour chaque personne qui vient au stade. Il faut plus d’attention, parce que ces paroles sont blessantes pour toute la vie », a confié l’ancien joueur de Malines, Mouscron et du Beerschot.
Mununga est aujourd’hui assistant à Oud-Heverlee Louvain. « En 2019, j’ai le sentiment qu’OHL a été courageux dans ce dossier. Quand je suis arrivé au club, j’ai senti qu’il y avait un problème avec la diversité. Mais je ne suis pas défaitiste et remercie Louvain pour l’opportunité. »