Anderlecht s’est incliné 1-2 contre le KRC Genk. Les Mauves auraient peut-être mérité un point, mais s’il fallait désigner un vainqueur dans ce match, c’était bien Genk. Ils se sont procuré les meilleures occasions. Les choix de Besnik Hasi ont d’ailleurs été plutôt remarqués.
Besnik Hasi est encore en phase de recherche, ce qui est logique pour un nouvel entraîneur dans un club. Ce qui frappe cependant, c’est qu’il veut clairement mettre en place une défense à trois, mais — une fois de plus — Anderlecht n’a tout simplement pas les joueurs pour jouer dans ce système. Sous l’ère Jesper Fredberg, les joueurs ont été recrutés pour évoluer en 4-3-3, et cela se ressent très fort.
Ali Maamar a évolué comme piston gauche, mais ce n’est clairement pas son meilleur poste. Le jeune joueur s’en est sorti tant bien que mal, mais il n’est pas du genre à déborder et à atteindre la ligne de fond. En ajoutant à cela que Thorgan Hazard jouait à gauche et rentrait très souvent dans l’axe, on comprend vite qu’il n’y avait quasiment aucun danger sur ce flanc gauche. Maamar a fait son travail, sans plus.
Angulo, un problème défensif
Sur la droite, c’est Nilson Angulo qui a été titularisé. Il a apporté du danger offensivement, mais défensivement, cela a été un vrai problème. On ne peut pas lui en vouloir, car ce n’est pas un défenseur de formation, et un piston doit aussi savoir défendre comme un arrière latéral. Au niveau du placement, il a encore beaucoup de lacunes. C’est d’ailleurs très étonnant que Hasi l’aligne à ce poste. Thomas Foket doit vraiment être catastrophique à l’entraînement, car piston droit a longtemps été sa meilleure position... D’ailleurs, tout le danger de Genk est venu du côté d’Angulo.
En deuxième mi-temps, Anderlecht est devenu un vrai fouillis tactique. Le RSCA est passé en 3-4-3, avec Hazard et Huerta comme milieux offensifs axiaux pour créer une supériorité numérique au milieu. Ensuite, Hasi a fait monter Vazquez et est passé en 3-5-2, avant de finir en 4-4-2 après la sortie d’Adryelson, victime de crampes.
Cela a donné un énorme désordre tactique : Leoni est passé arrière gauche, Dendoncker est redescendu en défense, Maamar a changé de flanc, et Samuel Edozie s’est retrouvé piston gauche… Les deux buts encaissés viennent d’ailleurs d’erreurs des pistons, ce qui prouve bien que le RSCA n’a pas les joueurs adaptés pour jouer avec des pistons. De plus, Jan-Carlo Simic a été aligné à gauche dans la défense à trois, alors que ce n’est absolument pas son poste.
Le jeu au sol souffre
Hasi a beaucoup râlé pendant le match sur la relance de ses défenseurs, mais que peut-il espérer quand Simic joue à contre-pied et qu’Adryelson est à droite ? Le jeu au sol en souffre énormément, et toute la pression repose alors sur Lucas Hey. Les joueurs se parlent beaucoup sur le terrain, ce qui est logique vu le manque total d’automatismes. Trois joueurs différents ont évolué sur le côté gauche, alors que le vrai arrière gauche, Ludwig Augustinsson, est resté sur le banc.
Les choix de Hasi posent donc déjà beaucoup de questions. Ce n’est pas surprenant qu’Anderlecht n’ait rien créé après la pause en dehors des phases arrêtées. C’est d’ailleurs uniquement sur corner que Hey et César Huerta ont pu se montrer dangereux, avec même un but à la clé.
Hasi cherche encore la bonne formule, et c’est normal. Mais un 3-4-3 ou un 3-5-2 ne semble pas — Hubert l’a déjà essayé — être une bonne idée. Anderlecht a les joueurs pour un 4-3-3. Edozie, Huerta et Angulo sont bien meilleurs dans ce système. C’est aussi une organisation où les joueurs doivent beaucoup moins réfléchir. Le RSCA manque déjà de leaders sur le terrain et n’a actuellement aucune base solide. Pour l’instant, c’est tout simplement trop compliqué pour certains joueurs.