Peut-être que désigner le lauréat aux tirs au but est une loterie, mais sûrement que les sept ballons verts du marquoir ont à juste titre désigné La Gantoise comme vainqueur, quatre à trois, de cette finale de la Coupe de Belgique de lundi au Stade Roi Baudouin, où Anderlecht n'a pratiquement jamais existé, en 120 minutes.
Le Sporting espérait pourtant dominer cet adversaire, comme il l'avait si bien réussi, 3-2, lors de sa dernière finale victorieuse, en 2008.
Il attend ainsi toujours son dixième succès, après cette cinquième défaite qui succède à celles, toutes mémorables, de 1966 (0-1 contre le Standard), 1977 (3-4 contre le Club Bruges), 1997 (2-4 après prolongations contre Germinal Ekeren), et la plus récente, de 2015 (1-2 contre le Club Bruges).
Plusieurs joueurs anderlechtois sont passés complètement à côté de leur match, alors qu'en face, certains ont brillé.
Au point que l'entraîneur gantois Hein Vanhaezebrouck leur a rendu un vibrant hommage en conférence de presse.
"Ils sont les hommes du match", a-t-il dit.
Il parlait de Michael Ngadeu, le joueur de la planète qui a le plus joué cette saison, capitaine après le remplacement de Sven Kums, et de Matisse Samoise, remplacé au même moment, mais malheureusement blessé
.
"Ngadeu est même l'homme de la saison", a dit HVH. "Ce qu'il nous a apporté à son âge (31 ans) est absolument incroyable. Respect. C'est pour lui que Davy (Roef, ndlr) a arrêté le tir au but de Murillo. Il aurait été immensément injuste que Michael se retrouve dans la peau de l'homme qui a perdu cette finale, après une prestation aussi grandiose..."
La finale perdue de 2008, Samoise, âgé à peine de 6 ans à l'époque, l'avait vécue en supporter dans la tribune, et n'a pas oublié combien il était ensuite rentré déçu à la maison.
"J'ai maintenant personnellement vengé cette défaite", se réjouit-il, "grâce à Davy (Roef) que je remercie pour ses deux arrêts décisifs. On ne gagne pas seulement la coupe, mais aussi un ticket pour l'Europa League. C'est génial..."
On ajoutera que le choix des tireurs par les entraîneurs, ce n'est pas vraiment de la loterie.
"Je disposais de dix joueurs dont j'étais à peu près sûr qu'ils marqueraient", assurait Vanhaezebrouck.
"J'espère que ceux qui ont raté (Cullen et Murillo, ndlr) accepteront encore de prendre leurs responsabilités la prochaine fois", a de son côté commenté Kompany. "Je n'ai absolument aucun reproche à leur adreser. Au contraire. Ils ont accepté sans rechigner d'assumer mon choix (Refaelov et Zirkzee n'étaient plus sur le terrain à ce moment, ndlr).