L'Union Saint-Gilloise va-t-elle remporter un trophée cette saison ? Cette angoissante question n'est pas la seule que se pose son gardien emblématique Anthony Moris.
L'autre interrogation est en plus tout autant cruciale: le Grand-Duché de Luxembourg va-t-il se qualifier pour l'Euro 2024 via les barrages ? Ce qui passera par une victoire en Géorgie le 21 mars, puis à domicile contre la Grèce ou le Kazakhstan, cinq jours plus tard.
Pourquoi poser ces deux questions auxquelles personne ne pourrait aujourd'hui répondre ?
Pour souligner combien Moris se trouve actuellement au coeur de l'actualité footballistique dans deux pays, mais aussi combien le moment choisi par Eric de Boer (ex-La Dernière Heure - Les Sports) pour lui faire raconter son incroyable parcours dans "Anthony Moris, le gardien de mes rêves" (*), paru il y a peu aux Éditions Chronica, le spécialiste des ouvrages de sport, était opportun.
La preuve, c'est que l'éditeur prévoit déjà une toute prochaine réimpression.
Il faut dire qu'à partir du moment où le livre permettait à l'actuel portier unioniste de raconter son histoire dans un livre bien écrit et bien structuré, celui-ci ne pouvait qu'avoir du succès.
Le destin n'a en effet pas permis à Moris de s'inscrire dans la lignée des Jean Nicolay, Christian Piot, Michel Preud’homme ou encore Gilbert Bodart, au Standard de Liège.
Il l'a au contraire, envoyé pendant quatre mois au chômage, malgré son statut d'international luxembourgeois (61 sélections à ce jour), après quinze années dans le club de ses rêves, mais seulement 14 matches en équipe première, et un prêt à Saint-Trond (9 matches), alors en D2.
Malines (17 matches) a alors été sa planche de salut, mais à des conditions financières indignes - 670 euros net par mois - voire inédites dans la première division professionnelle belge.
Il a stupéfié les médecins !
Pour mieux rebondir ou plutôt ne pas couler, Moris a même plongé - avec d'autres, parmi lesquels Guillaume François - dans le monde amateur, et plus précisément à l'Excel Virton (56 matches), dont il a très largement contribué à la remontée dans la deuxième division professionnelle belge (D1B).
Enfin, après la disparition provisoire du club gaumais, rayé par la Pro League, il a participé dès 2020 à l'extraordinaire aventure toujours en cours de l'Union (le 150e match est prévu ce samedi à Eupen), qui restera sans doute pour toujours l'aventure sportive de sa vie, avec peut-être l'Euro ou, qui sait, un Mondial.
On n'oubliera pas de mentionner le pire, qu'il a même connu deux fois: des ruptures des ligaments croisés des deux genoux, le gauche, puis le droit, ni comment sa détermination lui a valu des guérisons rapides qui ont stupéfié ses médecins et kinés, dont le célèbre Lieven Maesschalck.
Vous aurez compris que de rebondissement en rebondissement, et d'opération en opération, qui lui ont finalement permis de les réaliser, "Anthony Moris, le gardien de mes rêves", fait également rêver le lecteur tout au long des 167 pages du passionnant récit.
(*) Anthony Moris, le gardien de mes rêves avec Eric de Boer, Éditions Chronica, 167 pages, 19,99 euros.
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