Thomas Meunier ne manie pas la langue de bois. Mieux: alors que la plupart des joueurs fuient les médias, lui, il aime ça. Et il ne s'en cache pas. Omniprésent sur les réseaux sociaux, il a aussi pris le temps de répondre à la longue interview "Sur le grill" d'Erik Libois. Il explique pourquoi.
"J’aime bien me dévoiler et faire découvrir ce qu’on vit, nous, les footeux. Je n’ai jamais refusé d’interview, je veux montrer que les footballeurs ont quelque chose à dire. Les services de com' nous demandent parfois de réciter des textes prémâchés mais j’y ajoute ma sauce, avec franchise et liberté. Car je déteste par-dessus tout cet environnement malsain et cette médiatisation à outrance, qui fait produire des articles à deux balles pour faire du buzz. Le manque d’éthique, c’est le côté du foot que je hais. C’est pour ça que je fais attention à ce que je dis car, avec les réseaux sociaux, faire l’unanimité est devenu impossible : il n’y a plus que des pour et des contre."
Meunier a tout compris: faire attention à ce qu'on dit, c'est différent de ne rien dire. C'est pour ça que, quand il dit que la Belgique PEUT gagner la Coupe du monde, il ne prétend pas qu'elle VA la gagner. Ou qu'elle DOIT la gagner. Mais que les joueurs et le staff doivent au minimum faire appel à certains ingrédients. "Avec l’envie de gagner et de se battre l’un pour l’autre, oui on peut la gagner, cette Coupe du Monde. C’est ce qui nous avait manqué à l’Euro, et que le Pays de Galles avait. Roberto Martinez veut l’obtenir : développer l’humain, créer des liens forts au sein du groupe, faire rentrer dans la tête des joueurs cette notion de patrie qui nous fera nous arracher dans les matches difficiles qu’on ne pourra pas dominer."
Cette simplicité (encore que son raisonnement est bien plus élaboré qu'on le pense), on la retrouve aussi dans son jeu. "Le foot est un jeu simple qu’on tente de rendre compliqué. Il y a bien sûr des aspects tactiques qui se sont complexifiés. Au PSG, on va plus au fond des choses que de mon temps à Virton. Mais ça ne veut pas dire que le coach de Virton est moins compétent. On a pour manie de faire davantage confiance à d’ex-grands joueurs, mais pour moi, des coaches formés sur le tas, et sans nom, peuvent faire l’affaire au niveau professionnel."