Nous avons été à la rencontre du très souriant et sympathique Albert Cartier, l'entraîneur français de 61 ans est actuellement à la tête de Nancy, lanterne rouge de Ligue 2 mais loin d'être déjà condamné. Le natif de Vesoul a accepté de revenir avec nous sur son passage en Belgique, un pays qui lui aussi l'apprécie énormément. De ses débuts à La Louvière à son désir d'un jour revenir en Pro League, l'ancien international français s'est livré sur ses meilleurs moments passés dans le championnat belge mais aussi sur ce qu'il envisage à l'avenir.
Tu es arrivé en Belgique en 2004 du côté de La Louvière, tu as commencé ton aventure belge par un brillant 10/12 en ayant battu Charleroi chez lui, le Racing Club de Genk au Tivoli, des débuts de rêve. Quelles ont été tes premières impressions du football belge ?
Dès mon arrivée en Belgique, j’ai insisté sur le fait qu’il fallait laisser la chance aux jeunes joueurs. J’ai senti comme une appréhension du côté des dirigeants. La première année, nous avons terminé septièmes avec les Loups, avec pourtant un noyau composé de gamins de dix-sept ans. Et puis j’ai toujours dit que le championnat belge était la petite Premier League, beaucoup de similitudes … Les bières avant les matchs, les ambiances dans les stades, l’engagement.
Une aventure chez les Loups qui prendra fin après un bilan de 9 victoires, 7 nuls, 13 défaites. La saison après ton départ, La Louvière termine dernière et est pointée du doigt pour des matchs truqués, as-tu senti quelque chose d’anormal?
Non j’ai rien vu ni ressenti d’anormal lors de mon passage au Tivoli. On avait mis en place une équipe de revanchards. Silvio Proto avait d’ailleurs déclaré que si nous gardions cette équipe, nous serions champions de Belgique. Malheureusement, les dirigeants avaient vendu 5 joueurs pendant la trêve alors que nous étions troisièmes au classement, au final nous avions quand même terminé à la 7e place. Je me rappelle que mes joueurs n’avaient peur de personne, que ce soit Anderlecht, le Standard ou le Club de Bruges, ils ne pensaient qu’à une chose: prendre les trois points. Cette année-là j’ai eu un rendez-vous avec le président de Genk, tout s’était bien passé mais il ne m’avait finalement pas rappelé.
De 2005 à 2008, tu as entraîné le Brussels où tu as fini 10e et 13e avant de te faire limoger un soir de janvier après avoir perdu 7-2 sur le terrain de Westerlo. Le Stade Edmond Machtens est l’endroit où tu es resté le plus longtemps, quel a été ton meilleur souvenir ?
Mon plus beau souvenir restera la victoire du Brussels sur le score de deux buts à un face au Standard de Liège. Le stade était rempli à ras bord, une ambiance des grands soirs. Le match nul (1-1) face au Sporting d’Anderlecht fait également partie de mes meilleurs souvenirs dans la capitale belge. Nous aurions pu viser le top 6 mais il y avait beaucoup trop de mouvements lors des mercatos, il aurait sans doute fallu plus de stabilité pour jouer le haut de tableau.
Une semaine après avoir reçu ton C4 dans la capitale belge, Mons en mauvaise posture, fait appel à tes services. Tu le sauves au sein de l’élite du football en battant des équipes comme Gand, Genk … Malgré les bons résultats tu quittes la cité du Doudou pour rejoindre Tubize, un choix que tu as regretté ou que tu regrettes encore aujourd’hui ?
Non, je n’ai pas de regret. Si je suis parti, c’est pour l’unique et bonne raison que le directeur s’occupait du côté administratif et du sportif, je n’ai donc pas eu la chance de donner mon avis sur les joueurs que je souhaitais voir débarquer au Tondreau. Après avoir sauvé le club, je savais qu’avec le directeur en place, les erreurs allaient se répéter. En ce qui concerne les supporters et le président, l’entente a toujours été bonne.
Que retiendras-tu de ton passage en Belgique ?
Mon aventure en Belgique m’a permis de devenir l’homme que je suis aujourd’hui et puis ce qui était vraiment sympathique c’est que je pouvais aller voir un match le vendredi quand nous jouions le samedi par exemple. Les déplacements sont très courts, ça m’a changé de la France où tu reviens chez toi à quatre heures du matin les jours de matchs.
Le plus fort joueur que tu as eu sous tes ordres ?
Mohamed Dahmane, parce qu’il était un compétiteur acharné, il était très malin, il savait tout, il n’avait qu’une envie c’était de gagner. Un joueur qui m’a clairement marqué.
Tu as fait le tour des stades, quelle ambiance t’as le plus marqué ?
Le Standard de Liège, l’ambiance est incroyable, les supporters sont très chauds, j’ai bien aimé l’atmosphère.
Est-ce qu'on peut espérer revoir Albert Cartier un jour sur le banc d’un club belge ?
J’ai toujours dit que je reviendrais un jour en Belgique.
Ce lundi, Nancy accueillera Ajaccio lors de la 31e journée de Ligue 2. Un match capital pour le maintien, à noter que les concurrents directs du club lorrain se sont tous inclinés ce samedi, l'occasion est donc ainsi belle pour Albert Cartier de se donner une bonne bouffée d'air dans cette dernière ligne droite avant la fin de saison.