À partir du 1 er janvier, la présence des logos des sociétés de jeux de hasard et de paris sera interdite sur la face avant des maillots.
Rares sont les clubs concernés à avoir trouvé de nouveaux sponsors.
Les clubs professionnels belges sont fort dépendants du sponsoring des sociétés de jeux de hasard et de paris sportifs: 19 des 29 membres de la Pro League, parmi lesquels le Club Bruges et Charleroi (Unibet), Anderlecht (Napoléon), l’Antwerp (Betfirst), le Standard (Circus), le Cercle de Bruges (Golden Palace), Oud-Heverlee Louvain, Dender et le Beerschot (Star Casino) affichent en effet un logo d’une de ces marques à l’avant de leur maillot.
Mais pareille présence sur les maillots sera désormais bannie, tout comme elle le sera dans l’enceinte des stades.
Les clubs pourront encore apposer le logo d’une société de paris sportifs sur leurs maillots, mais sans slogan, sur une surface qui ne pourra pas dépasser les 75 cm² et uniquement sur les manches ou le dos du maillot, jusqu’au 31 décembre 2027,
Une sacrée tuile puisque ce sponsoring représente une vingtaine de millions d’euros de revenus par saison et que, durant les cinq prochaines saisons, la manne des droits TV sera réduite d’au moins 10% suite au nouveau contrat médias signé il y a une dizaine de jours.
Alors que les clubs ont eu le temps d’anticiper – la parution de l’arrêté royal date du 1er juillet 2023 –, rares sont cependant ceux qui ont trouvé de nouveaux parrains, analyse Jean-François (L'Echo) dans une enquête parue ce lundi (https://tinyurl.com/43wftmsy).
Seuls Anderlecht et Lokeren ont anticipé
En Jupiler Pro League, seul le Sporting d’Anderlecht a officialisé un partenariat de trois ans avec un nouveau sponsor: le voyagiste Sunweb, déjà apparu sur les maillots en Coupe d’Europe cet automne.
Lokeren, qui évolue un division plus bas, en Challenger Pro League, a par ailleurs indiqué que Jam Group (services télécom) remplacera Betfirst sur ses maillots.
Cet immobilisme peut étonner, mais les clubs se sont longtemps appuyés sur l’arrêté royal qui laisse de la place à l’interprétation.
Notamment la possibilité d’afficher un logo et/ou la marque d’une activité autre que les jeux de hasard mais liée à ces mêmes sociétés comme par exemple les applications diffusant des infos sur les matchs.
"Je serai bref: c’est interdit"
Mais tant la Commission des jeux de hasard que le ministre de la Justice Paul Van Tigchelt ont fait savoir que pareil contournement serait banni, et que la législation serait strictement appliquée.
"Je serai bref: c’est interdit", a en effet déclaré le ministre en commission de la justice de la Chambre.
Une preuve de plus que la compétivité du sport belge sur la scène internationale est le cadet des soucis de nos autorités publiques.
Personne n'est jamais devenu accro au jeu à cause du maillot de son idole...
Reste à voir si certains clubs afficheront des maillots vierges de tout logo en attendant un hypothétique partenariat avec de nouveaux sponsors pour la saison prochaine.
Il est capital pour les clubs belges, dont la majorité sont dans le rouge, de pallier ce manque à gagner en dénichant d’autres partenaires.
L'Union pas concernée
Rappelons que la Loterie nationale, qui sponsorise l’Union Saint-Gilloise, n’est pas concernée par cette interdiction, l’opérateur public étant censé canaliser le public vers des jeux de loterie considérés comme moins addictifs (il est interdit d'y voir d'autres raisons moins nobles, ou d'en rire !).
"Il y a pourtant des solutions pour compenser cette perte et il n’est pas trop tard", veut dédramatiser Jérôme Bouchat, directeur commercial du consultant Nielsen Sport.
"Plein de grandes marques ne sont pas actives en sponsoring. Pas moins de la moitié des vingt plus grands annonceurs publicitaires du pays n’en font pas", assure en effet cet expert du marché.
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