Le nouvel entraîneur de l'AC Milan, Gennaro Gattuso, a prévenu mardi que les géants déchus devront souffrir s'il veulent retrouver leur gloire passée, à laquelle il avait contribué comme joueur.
"Nous devons prouver que nous sommes prêts à souffrir, que nous sommes une équipe unie, a déclaré Gattuso en conférence de presse. Il va falloir nous comporter comme sur un champ de bataille, mais cela ne suffira pas parce qu'il faut aussi de la qualité. Cela va être difficile: cette équipe compte 16 nationalités et 21 ans de moyenne d'âge. Ils sont dans une mauvaise passe, mais tout est en place pour bien travailler".
"Je veux qu'ils voient qu'il y a une différence énorme entre gagner et perdre. Quand on perd on doit brûler à l'intérieur, à Milanello (le centre d'entraînement) ce doit être comme des funérailles", a-t-il poursuivi.
L'AC Milan n'est plus monté sur le podium de la Serie A depuis 2013, et pointe encore à la 7e place, à 11 points du premier qualifié pour la Ligue des champions, malgré plus de 200 millions d'euros investis dans les transferts cet été par l'homme d'affaire chinois Yonghong Li.
"Je ressens la même émotion que quand j'étais joueur, quand je viens à Milanello je suis comme au paradis", a confié l'Italien de 39 ans, récupérateur emblématique des Rossoneri de 1999 à 2012 revenu en mai pour entraîner les jeunes. "Entraîner un club comme celui-ci est un privilège".
"Je ne regarde pas le classement. J'avance au jour le jour. Le match contre Benevento (la lanterne rouge du classement dimanche) devra être comme une finale de Coupe du monde", a assuré celui qui a soulevé le trophée mondial en 2006.
Avec l'AC Milan, il a gagné deux championnats d'Italie, deux C1 et une Coupe d'Italie.
Gattuso a ensuite détaillé sa méthode et assuré que Leonardo Bonucci, la recrue star arrivée cet été de la Juventus Turin, resterait le capitaine malgré ses difficultés sportives actuelles.
"J'ai les idées claires. Montella et moi avons des méthodes différentes. J'aime que l'équipe monte rapidement. Nous allons jouer avec trois hommes en défense, quatre milieux de terrain et pour l'attaque nous verrons en fonction de nos adversaires", a-t-il enfin détaillé.
Réputé pour sa hargne, le successeur de Vicenzo Montella a raccroché les crampons en 2013 pour devenir entraîneur, avec des résultats mitigés jusqu'à présent à Sion (Suisse), à Palerme, à l'OFI Crète, en Grèce, et enfin deux saisons à Pise.
Le nouvel élu ne s'est pas encore entretenu avec Li Yonghong mais s'est entretenu lundi avec l'ancien président emblématique de l'AC Milan, Silvio Berlusconi.
"Berlusconi est un grand connaisseur du football, nous avons parlé des deux attaquants, de l'ADN, de comment Milan doit jouer. Je l'ai écouté avec beaucoup d'attention", a-t-il raconté.
"Il connaît l'environnement et le vestiaire, a rappelé Marco Fassone, l'administrateur délégué du club. Ces derniers mois, il a montré ce que cela signifie qu'être entraîneur du Milan. Il est notre choix, pas un parachute de secours".