Tout n'a pas encore été dit, loin de là , sur ce qui s'est passé lundi soir dans la buvette vintage de l'Union Saint-Gilloise où le CEO du club actuellement deuxième de la Jupiler Pro League Philippe Bormans a disputé deux mi-temps d'une heure face à autant d'auditoires d'environ 75 personnes.
Deux auditoires composés de supporters et de riverains du Bempt venus aux nouvelles à propos de la construction d'un éventuel nouveau stade sur le site.
Il faut reconnaître que l'ex-dirigeant de Saint-Trond a réalisé une vraie performance à cette occasion. Parfois accusé de vouloir flamandiser le plus francophone des clubs bruxellois, il ne s'est pratiquement exprimé qu'en français et surtout, il est parvenu à apparaître comme quelqu'un venu simplement informer les gens, et non les convaincre à tout prix en leur racontant n'importe quoi.
Un exercice de haute voltige où il a excellé, une dame retirant même le terme "mensonges" qu'elle avait employé dans sa question, tandis qu'un autre intervenant visiblement étranger au monde du foot, demandait naïvement pourquoi l'Union et Anderlecht ne se partageraient pas plutôt le Lotto Park.
Bormans a commencé par revenir au début de l'ère anglaise du matricule 10, racheté à son propriétaire allemand Jürgen Baatzsch par le président anglais de Brighton & Hove Albion en mai 2018.
L'Union se distinguait à l'époque en D1B, mais personne ne l'imaginait en huitièmes de finale de l'Europa League quatre ans plus tard.
Personne, sauf la nouvelle direction du club.
"Dès mon arrivée au club je suis allé trouver Charles Picqué et Stéphanie Roberti, à l'époque les bourgmestres respectifs de Saint-Gilles et Forest", a raconté Bormans, "pour leur expliquer ce qu'on avait l'intention de réaliser à l'Union. Je leur a dit qu'on avait de très grandes ambitions, à commencer par la montée en D1A dans les trois ans, avec un projet à long terme derrière, et qu'on avait donc pas l'intention de partir avant longtemps. Mais aussi qu'il allait un jour falloir déménager parce que sans nouveau stade adapté au football professionnel actuel, il serait impossible d'atteindre nos objectifs. Ils m'ont répondu 'ola, pas si vite monsieur Bormans. Vous êtes quatrième en D1B avec 3.000 supporters, prouvez-nous d'abord que le stade actuel (Joseph Marien ndlr) est effectivement trop petit avec sa capacité de huit mille places, en le remplissant, et faites surtout remonter le club parmi l'élite, avant de nous exhorter à soutenir un tel projet...'
"Or, aujourd'hui, même sous le déluge pendant 90 minutes comme jeudi passé contre La Gantoise en Coupe, et dimanche en championnat contre l'Antwerp, on doit refuser du monde", a souligné Philippe Bormans. "Et pour ce qui est de nos résultats je ne vais pas vous les rappeler. Je pense donc qu'on a apporté les preuves demandées par les bourgmestres, et même très largement..."
Et justement à propos des "maïeurs", on notait lundi soir la présence de Jean Spinette, le successeur de Charles Picqué, et l'absence tout aussi et même davantage remarquée, de Mariam El Hamidine, qui a repris le mandat de Stéphane Roberti, empêché par la maladie, il, y a un an.
A son cabinet on explique qu'elle n'a pas été invitée, mais que l'offre de l'Union sera "examinée lors d'un prochain conseil communal". Le mardi 24, alors? "Non le 21 février". Rien ne presse, visiblement, côté forestois.
25 MILLIONS ENGLOUTIS
Bormans a aussi expliqué que même si les résultats et les transferts des meilleurs joueurs de l'équipe Denis Undav et Casper Nielsen, ont permis de limiter les pertes à 4 millions d'euros pour la saison 2021-2022, les propriétaires anglais ont déjà englouti plus de 25 millions dans le projet. La courbe doit donc impérativement s'inverser, mais jamais l'Union ne pourra vivre sur fonds propres dans le top 6 de la Jupiler Pro League, sans un stade moderne et rentable (de 16.000 places, pour un coût estimé entre 80 et 100 millions d'euros entièrement assumé par les investisseurs).
"Il n'y a pas de meilleur site que celui du Bempt, et c'est aussi l'avis de Bruxelles Perspective...", a lourdement insisté Bormans, en rappelant malicieusement qu'il figure d'ailleurs dans une zone devant précisément être affectée "aux sports et aux loisirs".
"On a fait une offre à la commune de Forest (de 3,5 millions d'euros, ndlr) pour le rachat du terrain, et répondu à toutes ses questions concernant l'environnement et la mobilité (un sujet que le commissaire de la Zone de Police Midi Philippe Boucar a personnellement expliqué diapositives à l'appui lors de cette réunion. "On attend maintenant sa réponse..."
Le 21 février, dans le meilleur des cas...
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Mazzù l'avoue : "Je ne voulais pas quitter l'Union" (https://www.footnews.be/news/354165/mazz%C3-lavoue-je-ne-voulais-pas-quitter-lunion).