Georges Grün a accordé un long entretien à Sud Presse ce dimanche. Lui qui a vécu les mondiaux de 1986, 90 et 94 espère que cette édition sera celle de la consécration pour la Hazard et consorts.
"Le temps passe, les joueurs du groupe construit par Marc Wilmots puis façonné par Roberto Martinez sont de plus en matures, développent leur foot avec de plus en plus d’harmonie. L’addition des talents est impressionnante, on sent que l’alchimie commence à prendre, l’expérience des grands rendez-vous aidant. Mais tout le monde attend la confirmation de ces très bonnes dispositions. Car pour l’instant, soyons de bon compte, nous restons un peu sur notre faim… Les Diables sont-ils capables de se surpasser dans les moments difficiles ? Je dirais presque de… surjouer, d’évoluer en dehors de leur style habituel, à côté des schémas qu’ils maîtrisent ? Lors d’une Coupe du Monde, c’est souvent nécessaire. Une équipe doit aussi jouer contre nature, forcer celle-ci pour s’adapter au mieux aux circonstances.".
Grün constate que les Diables n'ont pas réellement de matches références face à de grosses nations du foot. "Il est vrai qu’ils sont… un peu trop vernis lors des tirages (sourire). Cette fois encore, le premier tour semble très, très abordable. Au bout du compte, ce n’est pas forcément un avantage, car c’est dans la difficulté qu’on apprend et progresse. Nous manquons de repères et références face aux meilleures nations mondiales. Lors des précédentes éliminations en quarts de finale, face à l’Argentine au Mondial 2014 puis contre le Pays de Galles à l’Euro 2016, je n’ai pas perçu de capacité de rébellion, de volonté de se surpasser pour renverser le cours des choses. J’espère que ce sera cette fois bel et bien le cas, nous risquons d’en avoir besoin au même stade de compétition, si nous pouvons y affronter le Brésil ou l’Allemagne… ".
Pour lui, Radja Nainggolan aurait pu faire du bien en ce sens. "Je ne juge pas le choix de Roberto Martinez, car il existe peut-être des paramètres qui appartiennent au vestiaire, à la vie de groupe et qui de facto nous échappent. Mais les Diables sont en tout cas privés d’un joueur qui aurait pu leur être utile face à des adversaires plus malins, plus roublards… "