Ahmed Gueninèche, ancien entraîneur de plusieurs clubs d’Île-de-France et recruteur officieux pour des clubs professionnels (Nantes, Auxerre, Angers), a éte condamné à dix-huit ans de réclusion pour viols et agressions sexuelles sur mineurs, le 11 mars 2022.
Il y avait treize plaignants, mais le nombre inconnu du nombre de victimes de la plus grande affaire de pédophilie révélée dans le football français est estimé autour de la centaine.
Des victimes toutes issues de milieux défavorisés auxquelles l'odieux marchand de rêve promettait de leur trouver un club en l'échange de faveurs sexuelles.
C'était crédible à leurs yeux, car Ahmed Gueninèche pouvait appuyer ses dires en leur racontant son véridique et unique grand coup dont le bénéficiaire a été William Vainqueur, 35 ans, professionnel de 2006 à 2020 dans huit clubs différents, et non des moindres: le FC Nantes (2006-2011), le Standard de Liège (2011-2014), le Dynamo Moscou (2014-2015), l'AS Rome (2015-2016), l'Olympique de Marseille (2016-2017), Antalyaspor (2017-2019), l'AS Monaco (2019) et Toulouse (2019-2020).
Il suffisait au prédateur de mentir à cees gamins en assurant que l'ancien milieu de terrain du FC Nantes (100 matches, 1 buts, 3 assists) et du Standard (110 matches, 6 buts, 5 assists) était également passé par là, pour les convaincre que le même avenir enchanteur dans le foot pro leur était promis s'ils s'exécutaient.
On imagine combien William Vainqueur, une victime aussi, à sa manière, a dû être choqué, en apprenant le cauchemar dont il était bien involontairement à l'origine.
D'autant que lorsque le scandale éclate en 2015, la police le considère davantage comme un complice, que comme un simple témoin.
"Le choc fut effectivement encore plus grand", raconte-t-il dans "l’Ogre des cités", un podcast de L’Équipe Explore consacré à cette affaire hors norme (https://tinyurl.com/uwjn243p).
"J'ai répété à la commissaire à quel point c’était impossible".
"Mais vu la procuration sur mon compte que j'avais eu l'imprudence de lui accorder en guise de remerciements lorsque j'ai signé mon premier contrat pro en 2006, elle avait du mal à me croire".
"Avec moi il se comportait en parfait éducateur de cité !"
"C'était pourtant justifié à mes yeux. je voulais lui filer un coup de main financier, après tout ce qu’il avait dépensé pour moi quand j’étais petit. Il s’est en effet beaucoup occupé de moi quand j'étais gamin, m’achetait du matériel, se comportait en parfait éducateur de cité, jusqu’à m’envoyer à Nantes où j’ai démarré ma carrière. Mais il n’a jamais eu de gestes déplacés envers moi. Jamais. Peut-être parce que je connaissais sa famille..."
"C’était donc de la loyauté, je pensais. Mais ça s’est vite arrêté : le jour où il m’a pris 30.000 euros, je lui ai dit que ce n’était pas normal".
Gueninèche lui cache alors que cet argent lui sert à financer des cadeaux destinés à attirer ses proies.
"Franchement, frérot, je suis tellement désolé…".
En 2022, l’ancien footballeur de Marseille (2016-2017) et Monaco (2019) a tenu à témoigner lors du procès devant la cour d’assises de Paris.
"Je me sentais redevable envers toutes les victimes", avoue-t-il. "Au procès j’ai même reconnu un mec que j’avais croisé lors d’un tournoi. Un joueur dont je me souvenais très bien, qui avait un fort caractère. Même une personne comme lui a pu se faire abuser par Ahmed…'
"À la fin du procès, je suis allé le voir et je lui ai dit : "Franchement, frérot, je suis tellement désolé…".
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