Mardi après-midi lors de la présentation d'un nouveau livre paru aux Editions Kennes, à l'occasion du 125e anniversaire, ce 1er novembre, de l'Union Saint-Gilloise, dont l'acte de naissance a été signé le même jour que celui de la Juventus de Turin, l'ex-bourgmestre de Saint-Gilles Charles Picqué a "amicalement" rappelé aux édiles forestois présents, qu'ils ont reçu un "club de première division en cadeau".
Dans un autre livre paru quelques jours plus tôt aux Editions Sport & Media, qui relate notamment la fantastique saison 2021-2022 de l'Union dans ses moindres détails, Charles Picqué et son successeur, Jean Spinette, n'avaient pas cherché à dissimuler leurs craintes: les Anglais à la tête du club qu'ils ont mené à un niveau auquel même le plus fana des supporters unionistes n'aurait jamais osé rêver, risquent fort de s'en aller si on ne leur permet pas de rentabiliser leur investissement en les autorisant à disposer, et donc à bâtir un nouveau stade.
C'était tout, sauf des paroles en l'air.
La preuve en a été donnée au dîner de presse à Malmoe, où le CEO unioniste Philippe Bormans est monté au créneau pour mettre la pression sur la commune de Forest, dont il attend l'autorisation pour lancer le projet déjà entièrement conçu, approuvé, et financé.
Au point de carrément conclure: "Il nous faut une réponse pour le 31 décembre. Si elle est négative, et ce serait fort dommage, nous chercherons des alternatives...", rapporte Stéphane Lecaillon dans La Dernière Heure - Les Sports..."
Philippe Bormans avait auparavant rappelé une évidence que beaucoup, et notamment les supporters, semblent ignorer, ou feindre d'ignorer: un investisseur rachète un club pour qu'à terme, il lui rapporte. Et s'il se rend compte que ce ne sera jamais le cas, il reprend ses billes et s'en va. D'où les craintes de Charles Picqué et de Jean Spinette, sachant que la commune de Saint-Gilles n'a aucun pouvoir sur le site du Bempt, où serait implanté ce (magnifique) nouveau stade de 16.000 places, qui se trouve à Forest.
"NI OUI, NI NON"
"Nos propriétaires (Tony Bloom et Alex Muzio, n dlr) ne sont pas des vaches à lait, nous devons déménager", a martelé Bormans. "Nous voulons nous installer dans le haut du tableau belge, mais sans stade moderne, nous déplorons une perte opérationnelle de six millions par an, même avec l’Europe (une victoire ce soir à Malmoe en rapporterait tout de même trois, ndlr)",
Mais Forest, où Ecolo fait la loi, au moins jusqu'aux prochaines élections communales d'octobre 2024, craint, ou fait mine de craindre des nuisances pour les riverains, et tarde à donner son feu vert.
"On ne s’est pas entendu dire ‘non’… mais pas ‘oui’ non plus", déplore le CEO. "J'ignore pourquoi, alors que c’est une opportunité unique, qui ne coûtera rien à personne. C'est l’Union qui financera le tout (à hauteur de 80 millions d'euros, ndlr).
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Un nouveau stade pour l'Union? "C'est quasiment fait" (https://www.footnews.be/news/342677/un-nouveau-stade-pour-lunion-cest-quasiment-fait).