On vous le disait mercredi: avec l'arrivée d'investisseur de Singapour à Deinze, c'est encore un club de Pro League qui passe dans des mains étrangères. Désormais, sur 24 clubs, seuls dix appartiennent encore à des Belges. Plus Genk, qui n'appartient à personne puisque c'est une ASBL.
Les clubs du G6 tiennent encore bon. Parmi les six suivants, seuls trois (Charleroi, Zulte Waregem et Malines) battent encore pavillon belge.
En D1B, il n'y a plus que le Lierse et le RWDM mais ce dernier est convoité par des Américains.
LOI
Pourquoi des milliardaires étrangers s'intéressent-ils au football belge? "Parce que c'est permis", dit l'économiste du sport Thomas Peeters à Sporza. "Chez nous, il n'y a pas de limite, comme c'est le cas en Allemagne. Un club est une entreprise."
Il n'y a d'ailleurs pas que les clubs belges qui attirent les capitaux étrangers. En Angleterre, c'est de plus en plus le cas. Mais notre championnat a des atouts que d'autres n'ont pas.
D'abord, beaucoup de clubs sont en difficultés financières: ils ne coûtent donc pas cher. "De plus, on fait pratiquement ce qu'on veut avec les joueurs", dit Peeters. "Il n'y a pas de réglementation en matière de salaire pour les étrangers."
"Ces clubs sont des vitrines. Roland Duchâtelet a voulu faire la même chose. Sans cette structure, ces clubs belges n'arriveraient pas à nouer les deux bouts."
Le risque, c'est qu'un investisseur étranger change l'ADN du club. Comme Maged Samy, qui voulait mettre un chameau dans le logo du Lierse. Ou Vincent Tan, le propriétaire de Courtrai, qui avait changé le logo et les couleurs de Cardiff.
"Sans investisseurs étrangers, certains clubs ne seraient tout simplement plus professionnels. Les supporters préfèrent jouer en JPL ou D2 avec un patron étranger qu'en D2 amateurs avec un président belge."