La séance de la Commission de Discipline de l'Union belge était très attendue, ce mardi. En raison de la personnalité d'un des comparants, le double Soulier d'Or Hans Vanaken, mais aussi de ce qui lui était reproché: pas tellement la faute sur Andreas Beck (Eupen) mais les injures à l'arbitre.
"Ce sont deux choses séparées", a tenu à rappeler le procureur, qui a sorti son tableau indicatif des sanctions.
"En ce qui concerne la faute: sur une passe de Ricca, Beck fait un tackle et Vanaken ne touche pas le ballon mais enfonce ses studs dans la cheville de Beck. Le tableau indicatif prévoit trois journées mais nous n'en demandons que deux en raison de l'absence de casier de Vanaken et parce que la faute n'était pas intentionnelle."
"En ce qui concerne les insultes, nous demandons deux matches, c'est ce qui est prévu au tableau. Nous ne sommes donc pas si sévères. D'habitude, les personnes acceptent la transaction. Le seul qui ne l'a pas fait, c'est Vanderhaeghe: sa sanction a encore été plus lourde. Si c'était en Europe, ce serait pire: Vormer a pris trois matches, dont deux effectifs. Et Bruges n'a pas interjeté appel. Nous appliquons le principe de tolérance zéro car nos arbitres méritent le respect. Vanaken est un joueur de classe, il devrait faire preuve d'autant de classe en acceptant la sanction."
Les avocats de Bruges ont souligné qu'au moment de la faute, Bruges avait le ballon et que c'est Beck qui s'est mis en danger tout seul en effectuant un tackle alors que Vanaken avait déjà la jambe levée. "Il ne s'y attendait pas, cela se voit à son regard. C'est pour cela qu'il parle de "règles à la con". Deux matches pour cela, c'est donc trop. Surtout pour un joueur qui a joué 132 matches sans être exclu. Nous demandons deux matches avec sursis. Nous ne comprenons pas pourquoi Vanaken ferait preuve de classe en acceptant la sanction."
"En ce qui concerne la deuxième infraction, un joueur qui est exclu de la sorte est déçu, il se sent impuissant et ne comprend pas. Il plaide coupable pour ses déclarations et s'en excuse. Il n'aurait pas dû dire cela mais regardez encore les images: on ne parle pas d'une faute méchante. Vous ne pouvez pas dire que Vanaken a un rôle exemplaire à tenir car ce n'est pas prévu au tableau indicatif. L'exemple, ce sont les 132 matches sans carte rouge. Le mot "con" ne fait d'ailleurs pas partie de son vocabulaire mais c'est un mot qui circule dans le vestiaire. Un footballeur est un homme, avec des émotions."
Vanaken a pris la parole à son tour pour expliquer qu'il avait encore voulu retirer sa jambe mais que c'était trop tard. "L'arbitre m'a dit qu'il devait m'exclure. J'étais frustré. Pas contre lui mais contre le règlement. Je n'aurais pas dû dire cela, je m'en excuse. Mais est-ce que dix secondes effacent mes 132 matches exemplaires?
Le procureur a alors souligné qu'il était indéniable que l'intégrité physique du joueur avait été mise en danger. "C'est de ce critère que la Commission de discipline doit tenir compte." Ce que l'avocat de Bruges conteste: "Alors, il faut exclure l'attaquant qui tire en plein sur un adversaire. Ce qui compte, c'est l'intention. Et ici, le contact était inévitable."
La décision tombera plus tard dans la journée ou mercredi.