La situation financière de Mediapro est catastrophique, la chaîne Téléfoot ayant un nombre d'abonnés très faible. Et depuis le désatreux Clasico PSG-OM, cela n'évolue plus du tout.
Le choc du 13 septembre Paris Saint-Germain - Olympique de Marseille (0-1) au Parc des Princes a marqué le début des soucis majeurs du côté de la chaîne Téléfoot.
Car même si Mediapro avait payé, en retard, la première échéance due à la Ligue de Football Professionnel (LFP), le groupe sino-espagnol enregistrait toujours des abonnements.
Non pas que le scénario chaotique de cette rencontre ait détourné le public du football, mais juste que les amateurs susceptibles de craquer et de payer 25 euros par mois pour Téléfoot ont finalement décidé que cela ne valait plus le coup après ce premier sommet.
Une chute brutale qui n'incite évidemment pas à l'optimisme.
"Selon nos informations, après un démarrage honorable, la chaîne a connu un arrêt brutal après PSG-Marseille le 13 septembre. "Depuis deux ou trois matchs, cela n’évolue plus. La Ligue de Football Professionnel avait concentré plusieurs belles affiches les premières journées du championnat pour aider au démarrage", explique le quotidien.
Pour tenter de relancer la machine à abonnements, Téléfoot compte sur le début imminent de la Ligue des Champions, une compétition dont la chaîne partage la diffusion avec RMC cette saison.
Téléfoot compterait à ce jour entre 350.000 et 400.000 abonnés, mais ce chiffre n'a pas bougé dans le bon sens depuis PSG-OM.
Mediapro, détenteur des droits de retransmission du championnat de France pour les saisons 2020 à 2024, n’a pas réglé les 172 millions d’euros de droits télé qu’il devait au 6 octobre, et a fait savoir, dans un entretien à L’Equipe, qu’il souhaitait "rediscuter le contrat de cette saison".
Cette annonce est de très mauvais augure alors que le groupe hispanique, éditeur de la nouvelle chaîne de télévision payante, Téléfoot, est devenu le nouvel argentier du football français.
En 2018, il avait fait exploser la facture des droits télévisuels, s'adjugeant l’essentiel du championnat au détriment de Canal+ et BeIN Sports pour 780 millions d’euros par an.
Sauf accord (quasi impossible) ou si Mediapro se retire, il est clair que les droits versés par un nouveau diffuseur éventuel (BeIN Sports ou Canal+, voire les deux) seront nettement moindres.
Et si l’on en croit Pierre Rondeau, économiste du sport et connaisseur du milieu médiatique, la situation est peut-être encore plus grave que ce que l’on peut croire.
Interrogé sur RTL, ce spécialiste affirme que la LFP n’a pas réellement de moyen d’imposer à Mediapro de payer, et surtout que si Canal+ est prêt à bondir, ce sera avec un nouveau contrat revu très violemment à la baisse et après un crash total de la Ligue 1.
Pierre Rondeau est en effet persuadé que du côté de Vincent Bolloré, patron de Canal+, on est prêt à bondir. Mais il va attendre que le football français fasse faillite, pour pouvoir récupérer les droits au rabais et les rafler à 300 ou 400 millions d’euros..."
La survie de plusieurs clubs ne sera alors possible que si les joueurs acceptent une nouvelle diminution de salaire, selon Pierre Maes, consultant international en droits TV...