Cela aurait pu être le plus beau jour de sa vie: ce fut un cauchemar. Le 26 mai 2018, Loris Karius (26) était préféré à Simon Mignolet pour la finale de la Ligue des Champions face au Real Madrid. Mais il commettait deux énormes bourdes qui coûtaient la coupe aux grandes oreilles aux Reds (3-1). Après le match, il recevait des menaces de mort.
Karius avait offert un but à Benzema avant de se laisser surprendre par un tir anodin de Bale. Par la suite, on apprenait qu'il avait continué à jouer avec une commotion cérébrale suite à un contact avec Sergio Ramos.
Cela n'empêchait pas la critique de se déchaîner. Certains le mençaient même de mort. "Des anonymes, évidemment", dit-il dans Bild. "Je ne crois pas que, s'ils me voyaient en rue, ils oseraient m'approcher."
"Les joueurs reçoivent des messages très violents sur les réseaux sociaux", dit-il encore. "Si je les lisais tous, je ne dormirais pas pendant deux jours. C'est incroyable ce que les gens osent dire quand ils sont camouflés derrière leur écran: des reproches, de la discrimination et même du racisme."
Karius estime que les gens qui viennent au stade ont le droit de critiquer. "Ils payent leur ticket et peuvent être mécontents. Un footballeur pro doit apprendre à vivre avec ça. Mais les menaces de mort, ça va trop loin."
La carrière de Karius n'a pas résisté à la critique: Liverpool l'a prêté à Besiktas qui ne le gardera pas. Il est toujours sous contrat à Anfield Road jusqu'en 2021. "J'échange parfois des messages avec Jürgen Klopp et je m'entends bien avec tout le monde mais il est trop tôt pour savoir de quoi mon avenir sera fait."