Christian Carette, 73 ans, ancien journaliste de L'Avenir aujourd'hui retraité, a trouvé la juste et pertinente expression, pour illustrer la déculottée belge de vendredi soir, 1-4, contre les Pays-Bas. "A des niveaux techniques certes différents", a-t-il en effet fait remarquer, "on se serait cru à Anderlecht - Union !"
Et c'était exactement ça, avec Louis van Gaal, le top mondial en matière de coaching, dans le rôle de Felice Mazzù, et "notre" Roberto Martinez dans celui de Vincent Kompany.
Avec un entre-jeu belge certes composé pour moitié d'individualités hors du commun, mais complètement étouffé par celui des Néerlandais, et par conséquent incapable de résister à la pression orange.
"C'est en milieu de terrain qu'on a gagné la partie", a d'ailleurs analysé Van Gaal, qui ne s'est pas privé de souligner à sa manière que c'était lui le grand vainqueur de ce match.
"Sur le papier les deux équipes se valent, avec un léger avantage pour la Belgique, une des meilleures, si pas la meilleure équipe du monde", a-t-il dit. "Alors vous pensez bien qu'on avait soigneusement préparé ce coup. Je n'ai jamais eu peur de dire qu'il faut parfois savoir s'adapter à l'adversaire, même si cela ne plaît pas à tout le monde, et c'est ce que j'ai fait. Au point que pour la première fois, l'équipe des réservistes a battu les titulaires à l'entraînement, en expérimentant ce que vous avez vu ce soir (vendredi, ndlr). Tout a marché comme prévu. Peut-être pas pendant les nonante minutes, mais presque. J'ose donc affirmer que c'était le match parfait. Comme je l'ai déjà expliqué, l'entre-jeu belge a été mangé tout cru et devant, Steven Bergwijn et Memphis Depay (13 buts et 5 assists sur ses neuf derniers matchs sous le maillot oranje, ndlr) m'ont rappelé Robin Van Persie et Arjen Robben, en plus rapides. Memphis n'a peut-être pas été exceptionnel, mais il marque deux buts..."
"GAGNER N'ETAIT PAS LE PLUS IMPORTANT !"
Roberto Martinez se devait lui de faire bonne figure en conférence de presse, à défaut de convaincre. Parce que personne n'a compris et ne comprendra sans doute jamais pourquoi ce n'est pas Michy Batshuayi qui a remplacé Romelu Lukaku, lorsque celui-ci a dû sortir sur blessure.
"On avait essayé de jouer comme ça, sans Romelu, à l'entraînement, et cela avait plutôt bien fonctionné", s'est-il défendu. "Il faut tenter ce genre de choses quand on en a l'occasion. Leandro (Trossard, ndlr) a d'ailleurs rempli son rôle. Je trouve même qu'il a fait un bon match (peut-être, mais la Belgique a joué sans centre-avant jusqu'à la montée au jeu tardive de Batshuayi, ndlr).
"Je dois préparer une équipe pour la Coupe du monde (du 21 novembre au 18 décembre)", a encore déclaré Martinez, "et ce match entrait dans ce cadre, même si bien sûr on aurait préféré le gagner. Mais ce n'était pas le plus important (heureusement, ndlr). Il va maintenant falloir analyser tout ce qui a dysfontionné après la sortie de Romelu parce que jusque là, on jouait très bien. On va devoir se passer de lui pendant les trois matches qui arrivent, dont on doit se servir pour retrouver un véritable fond de jeu. La Pologne, mercredi prochain, est un adversaire tout à fait différent des Pays-Bas. A nous d'exploiter ses points faibles, et de l'emporter", conclut Roberto Martinez.