Les clubs anglais ont décidé de prendre du recul par rapport à la Super League après des contacts avec le gouvernement, qui les a convaincus par deux menaces.
Celui qu'Andrea Agnelli définissait hier après-midi comme un projet "100% réussi" grâce à "un pacte de sang" a maintenant disparu. La Super League, qui semblait inarrêtable dimanche soir, s'est effondrée d'heure en heure, jusqu'à la catastrophe d'hier. Si le président de la Juventus et Florentino Perez ont été les grands promoteurs du projet, les auteurs de son échec sont sans doute les équipes anglaises.
Le Royaume-Uni a été le pays qui a le moins bien accueilli la création de cette nouvelle compétition. En Italie, par exemple, une bonne partie des supporters des trois équipes concernées ont soutenu l'initiative, considérée comme une occasion de redevenir compétitif après une décennie en chute libre. Chez les Anglais, en revanche, pratiquement personne n'a célébré.
Entre le rejet populaire, qui en est même venu à provoquer des manifestations de rue (on a vu ce qui s'est passé avec l'entraîneur de Chelsea) et la peur de dévaloriser un produit national tel que la Premier League, les institutions ont commencé à bouger.
Comme le révèle le quotidien espagnol AS, le gouvernement a contacté les clubs "rebelles". Le sens de son message était le suivant : nous ne pouvons pas légalement empêcher cette compétition, mais nous pouvons approuver une taxe sévère sur le luxe et surtout, grâce au Brexit, compliquer grandement les procédures de permis de séjour pour les footballeurs étrangers.
Les équipes savaient que Boris Johnson en était capable, que sa menace était réelle. Le Premier ministre a profité de cette bataille pour accroître encore son soutien populaire, déjà en hausse grâce à la vaste campagne de vaccination. Il n'a pas manqué l'occasion qui lui a été donnée.
Face à ce danger, à la colère populaire et à une guerre ouverte avec l'UEFA, Manchester City, Liverpool, Tottenham, Manchester United, Arsenal et Chelsea ont décidé qu'il valait mieux prendre du recul. Laissant les Espagnols et les Italiens seuls avec un projet désormais impossible.