Anderlecht va devoir cravacher s'il veut atteindre les playoffs 1 cette saison. Fred Rutten en est conscient et a déjà pointé les lacunes de ses joueurs. C'est en grande partie au niveau physique que le bât blesse.
Il l'a fait savoir à l'issue de la défaite à Sclessin : "Mes joueurs sont trop courts physiquement. Après une heure, certains sont à court de souffle."
Frédéric Renotte, ancien préparateur physique de Charleroi et de Malines notamment, s'est exprimé à ce sujet au micro de la RTBF. "Dans une saison, il y a des moments plus durs : le mois de février avec la météo et les terrains lourds, il y a les équipes qui jouent encore en Coupe d’Europe… Mais avec un travail équilibré, il est possible de rester en harmonie physique toute la saison. La trêve hivernale belge est courte et précède un sprint final de 9 rencontres, où certains visent une qualification pour les play-offs alors que d’autres se battent pour se sauver. Un stage hivernal ne prévoit donc pas de travail foncier, mais un travail d’urgence axé sur la puissance, c’est-à-dire la force x la vitesse."
Le changement d'entraîneur, et de tactique, est il un handicap à ce moment de la saison? "C’est vrai que certains schémas tactiques demandent une dépense énergétique plus importante. Mais je ne pense pas que les schémas de jeu proposés par Vanhaezebrouck et par Rutten puissent influencer les indicateurs physiologiques", poursuit Renotte. "Il est possible de recalibrer une équipe en très peu de temps, et à tout moment de la saison. L’inconvénient, c’est qu’il faut passer par un travail anaérobique lactique, composé de sprints à forte intensité avec des périodes de repos très courtes. C’est un travail très intense… et très risqué pour des blessures."
Le défi de Rutten s'annonce d'ores et déjà complexe. "Ce sont des sportifs de haut niveau. Risquent-ils d’être fatigués le week-end ? Je ne pense pas. Il suffit de programmer les entraînements physiques en début de semaine. Tout dépend du dosage. En fait, on parle beaucoup mais il n’y a pas de recette… sinon ça se saurait ! L’entraîneur doit juste sentir son groupe et sentir si ses exercices sont bien ou mal supportés par ses joueurs", conclut Renotte.