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Le Portugais Ricardo San Pinto, aujourd'hui âgé de 51 ans, est le dernier entraîneur à avoir offert la Coupe de Belgique (1-0 après prolongations contre le Racing Genk) au Standard en 2018, après avoir au passage éliminé Anderlecht en huitièmes, et le Club Bruges en demis. Le club liégeois l'a remercié en lui préférant Michel Preud'Homme - un top gardien mais pas un très bon coach, selon lui - comme T1 la saison suivante.
Depuis si on savait l'actuel entraîneur de l'APOEL Nicosie très fâché, il ne s'était toutefois pas beaucoup exprimé sur ce sujet. Du moins jusqu'à cet entretien avec Kevin Sauvage, publié ce mercredi sur le site internet de La Dernière Heure - Les Sports (https://tinyurl.com/3tx4mce3) cinq ans, six mois et dix-huit jours après avoir lui même annoncé son départ lors d'un émouvant speech prononcé au soir du dernier match de playoffs 1 à Charleroi (0-0), qui qualifiait les Rouches pour les tours préliminaires de la Ligue des Champions.
"On aurait d'ailleurs pu décrocher le titre", dit-il. "Nous étions même les vrais champions. J’ai remporté les playoffs, avec neuf points d’avance sur Bruges. Et c’étaient les meilleurs playoffs de l’histoire..."
En une petite phrase: il n'a pas pardonné au club où il avait aussi joué (26 matches, 2 buts et 1 assist lors de la saison 2006-2007, la dernière de sa carrière), et qu'il adore, même s'il faudrait peut-être le dire l'imparfait, ce qui n'est pas sûr.
Et il ne pardonnera jamais...
"Mon staff et moi n'avons jamais été soutenus", raconte Sa Pinto. "Sauf par les joueurs qui ont été fantastiques. On devait donc se battre contre l’adversaire… mais aussi contre des gens au club qui ne voulaient pas qu’on réussisse. Tout a commencé lorsque le nom de Preud’homme a filtré dès septembre, octobre. J'avais compris pourquoi on m’avait fait venir, pour faire le ménage, nettoyer la maison et non pour rester longtemps. On m’a pris car j’avais une grosse personnalité, parce que j’étais un leader et que je pouvais mettre en place des règles. Les dirigeants - il vise en particulier le team manager Benjamin Nicaise, mais pas seulement, NDLR - ne voulaient pas attirer un coach pour deux ou trois ans, ils voulaient plutôt quelqu’un pour préparer le retour de MPH!"
Un retour raté, à ses yeux: "C’est la plus grosse erreur de Bruno (Venanzi, le président du Standard à l'époque, ndlr)", estime-t-il en effet, "car il a mélangé le professionnel et l’amitié. Lui non plus ne m’a d'ailleurs jamais soutenu, pas plus que le CEO, Alexandre Grosjean. Quand je l'interrogeais à ce sujet, Venanzi cherchait sournoisement à gagner du temps en m'affirmant qu'il n'y avait rien avec Preud'Homme...".
"Tout le monde au club, le vestiaire excepté, voulait que ce dernier revienne", se souvient Sa Pinto avec amertume. "Le matin du match à Charleroi, nous avons signé les documents et le soir même, j’ai coaché le Standard sans contrat. Preud'Homme s'est montré à plusieurs reprises dans la tribune pour me provoquer. C'est un vrai manque de respect. J’ai fait une croix sur lui car ce qu’il m’a fait est impardonnable".
Conclusion ?
"Si j’étais resté, Bruno (Venanzi) serait toujours là avec des titres et de l’argent. Mais il a trop fait confiance à son entourage et il a été obligé de vendre. Je suis sûr que si c'était à refaire, il ne prendrait plus la même décision me concernant...", conclut Sa Pinto.
Le vote: Le Standard a commis une énorme erreur en renvoyant Sa Pinto