"Soul Makossa", le tube qui a rendu mondialement célèbre le saxophoniste Manu Dibango, décédé ce mardi des suites du Covid-19, était initialement la face B du 45 tours de l'hymne de la Coupe d'Afrique des Nations 1972 qui se déroulait chez lui au Cameroun.
Il avait précisément raconté l'anecdote dans le dernier numéro de "Schnock", interviewé par l'ancien directeur des programmes de la RTBF Yves Bigot.
"Le titre phare, c'était l'hymne de la CAN. Mais il fallait une face B pour le 45 tours. J'avais ce morceau depuis un certain temps. J'avais remarqué que les mômes rigolaient des jeux de mots Mamako Mamassa Mama Makossa. Alors je me suis dit que, comme je ne pourrais jamais rien en faire sur un disque normal, j'allais le caser là..."
Le morceau à la rythmique irrésistible a été vite repéré aux Etats-Unis, où la mode était alors à la "blaxploitation", et au soul-funk de James Brown.
On connaît la suite: la chanson est plagiée par Michael Jackson en 1982 pour "Wanna Be Startin' Somethin", sur l'album Thriller, le disque le plus vendu au monde.
Ce qui vaudra un retentissant procès au chanteur.
Il y découvrit surtout le jazz et le saxo alto. Longtemps musicien d'appoint, notamment pour Dick Rivers ou Nino Ferrer, il gagnait chichement sa vie dans les cabarets parisiens.
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