L'avocat de Mogi Bayat, Jean-Philippe Mayence, a poussé un coup de gueule ce mardi après la libération de l'agent 'repenti' Dejan Veljkovic. Il a accordé un entretien à la DH. Me Mayence ne comprend pas pourquoi son client est maintenu en détention. “Objectivement nous avons joué le jeu, on a refusé de donner des interviews, on n’a pas violé le secret de l’instruction afin de respecter les règles. Nous subissons aujourd’hui cette honnêteté qui se retourne contre nous. Nous subissons des attaques de toute part, que ce soit de Duchâtelet ou des journalistes sportifs qui n’aiment pas Monsieur Bayat et qui font des sorties en se permettant de violer la présomption d’innocence de façon honteuse ! C’est scandaleux d’établir ainsi des suspicions à l’encontre de quelqu’un qui ne sait pas se défendre alors que pendant toutes ces années, tout le monde faisait des courbettes devant Monsieur Bayat parce qu’il était le seul à pouvoir résoudre un certain nombre de problèmes sportifs !”, s’exclame Jean-Philippe Mayence. Il poursuit: “La meilleure preuve, c’est que les transferts qu’il a réalisés en Belgique ont rapporté pour les clubs belges plus de 200 millions d’euros ! Alors il est facile maintenant de crier haro sur le baudet et de mettre en avant toutes ces frustrations !”. Maître Mayence s'étonne que la liberté d'expression ne soit pas toujours respectée en ce qui concerne Mogi Bayat : “Une présomption que chacun revendique pour lui-même avec force lorsqu’il est mis en cause. En ce qui concerne les autorités, je constate qu’à la veille de la chambre du conseil qui aura lieu le 27 novembre prochain et alors que nous n’avons pas accès au dossier, des fuites organisées révèlent des éléments du dossier à propos de Mogi Bayat avec des points factuels totalement contraires à la vérité. Des informations qui n’ont d’ailleurs même pas été vérifiées chez nous. On ne peut que s’interroger sur l’origine des fuites et les raisons de celles-ci surtout lorsqu’on constate que des éléments inexacts y sont mentionnés”.
Et Jean-Philippe Mayence de poursuivre, énervé: “Mogi Bayat n’a eu aucun contact avec des arbitres ni des dirigeants impliqués dans les matchs truqués. Il est archi-faux de préciser qu’il n’aurait facturé que des commissions perçues en Belgique alors que toutes les commissions perçues par les clubs, en ce compris les clubs étrangers, ont fait l’objet d’un contrat et ont été déclarées au Fisc par l’intermédiaire de sa société en Belgique. Et que les montants des impôts payés révèlent d’ailleurs cette situation. D’autre part, les infos relayées à propos de certains transferts sont également erronées ! Monsieur Bayat n’a jamais agi au préjudice d’un de ses mandants. Il a toujours agi dans la transparence mandatée par des clubs et il est faux de prétendre que dans le transfert de Sofiane Hanni, il aurait perçu d’autres commissions que celle payée par le club d’Anderlecht et qui a été fixée contractuellement entre les parties. Les parties de commission versées par le Spartak ont été facturées à diverses personnes qu’il ne m’appartient pas de citer ici mais qui sont indiquées dans le dossier. Mais en aucun cas, contrairement à ce qui a été écrit, une commission a été versée à Veljkovic ! Que la seule question qui se pose est de savoir si oui ou non mon client aurait perçu une partie de commission en noir (50.000 euros). C’est la seule discussion qui se pose sur le transfert de Hanni”.
Au sujet de Limbombe, les infos sont également erronées. “Les primes payées au joueur auraient dû l’être de manière contractuelle (elles n’ont pas encore été versées). Elles sont prévues dans le contrat et auraient fait l’objet d’une taxation dans le chef de Monsieur Limbombe dès leur perception. Il est donc totalement inexact de parler de prime en noir sollicitée par Monsieur Bayat puisqu’il n’en était pas le destinataire et le bénéficiaire”.
L’avocat a ensuite réagi au sujet des fameuses montres: “40 jours après la détention de mon client, aucune, je dis bien aucune, question ne lui a jamais été posée sur un emballage de montre ou sur une montre ! Pourtant, c’est un élément évoqué dans la première conférence de presse du parquet fédéral alors que Mogi Bayat n’avait même pas encore été entendu !”
Pour conclure, Jean-Philippe Mayence s'est exprimé au sujet de la fameuse safe room, laquelle a permis à la police de justifier son intervention musclée. "C’est la goutte qui fait déborder le vase. C’est une réponse organisée au fait que nous nous étions insurgés face à la manière dont les forces de l’ordre étaient intervenues ce matin là. Il n’a pas de safe room. C’est une excuse totalement inacceptable. L’ancien propriétaire avait voulu fabriquer une sorte d’abri atomique. Lorsque Mogi Bayat a acheté cette maison, il a transformé cet endroit en salle de jeux pour ses enfants ! Trop facile de frapper quelqu’un qui est déjà à terre”.