Le 18 avril, voire avant, le RWDM fêtera - probablement - le titre de champion ou de vice-champion de Challenger Pro League, qui lui permettra de réintégrer la Jupiler Pro League, un an seulement après avoir échoué à un point du barragiste - Courtrai - en playdowns.
En attendant The Merode, un somptueux établissement bruxellois de la Place Poelaert, a vécu des heures d'intense nostalgie mercredi soir, en célébrant le cinquantième anniversaire du titre suprême de 1975 dont même les plus jeunes supporters molenbeekois n'ignorent aucune péripétie.
La bande originale de l'hymne aux accents espagnols qui retentit avant chaque match au Stade Edmond Machtens leur rappelle d'ailleurs cette glorieuse page d'histoire du club tous les quinze jours.
C'était un championnat disputé exceptionnellement à 20 équipes, donc 38 matches, et seulement deux défaites au final (2-0 à Diest, 1-0 au Cercle de Bruges) et neuf points d'avance (61-52) sur l'Antwerp et Anderlecht, deuxième et troisième, mais pratiquement jamais dans la course.
Un peu comme les adversaires d'Eddy Merckx, à l'époque le plus grand supporter du club, avant de virer au mauve et blanc.
Ce qui s'est passé lors du demi-siècle qui a suivi pourrait faire l'objet d'une encyclopédie en dix volumes.
Mais au bout du compte avec une équipe qui n'a évidemment aucun point commun avec celle d'il y a cinquante ans, la saison en cours devrait se terminer en apothéose.
Autrement dit Bruxelles redeviendra une capitale dont trois clubs évoluent au plus haut niveau national, comme en 2023-2024 !
Le titre de 1975 a été acquis deux ans après la naissance du RWDM, issu d'une absorption du Daring de Molenbeek par le Racing White, qui du coup déménagea avec toute son équipe et son entraîneur Felix Week à l'autre bout de la ville.
"On a remporté le championnat en gagnant tous nos matches à 12 contre 11 !
À part l'ailier droit néerlandais Eddy Koens et le milieu de terrain danois Benny Nielsen, ainsi malheureusement que les champions disparus Nico De Bree, Gérard De Sanghere, Kresten Bjerre, Odilon Polleunis et Jacques Teugels, ils étaient tous là, même les réservistes Francis Cuypers et Paul Schouppe, ainsi que de nombreux anciens qu'on ne pourra pas tous citer: Eddy De Bolle, Guy Vandersmissen, Yves Degreef, Hubert Cordiez, Nico Jansen, Patrick Thairet, Patrick Gollierre, Geert Emmerechts, Robby De Kip, etc...
Willy Wellens (ex-Lierse, Standard, Club Bruges, Beerschot, Courtrai, Cercle de Bruges, entre autres), meilleur buteur de l'histoire du RWDM avec 74 buts inscrits en 191 matches, dont 15 en championnat la saison du sacre, acclamé comme il se doit sur la scène, a révélé le secret de ce titre qui semblait promis à Anderlecht, au micro de Rodrigo Beenkens, l'animateur de cette soirée du souvenir.
"C'est bien simple", a-t-il expliqué, "avec Johan Boskamp à la baguette, au four et ou moulin, derrière, devant, à gauche, au milieu et à droite, on a joué tous nos matches à 12 contre 11 ! Il est le grand artisan de cet inoubliable triomphe..."
Absent pour raisons familiales, on rappellera que le colosse de Rotterdam aujourd'hui âgé de 76 ans, a été le premier joueur étranger sacré Soulier d'or dans la foulée.
Il a inscrit 53 buts en 283 matches disputés sous le maillot du RWDM, dont il a même été joueur-entraîneur pendant cinq matches au cours de la saison 1980-1981.
"Mon meilleur souvenir ? Cette victoire à laquelle je n'ai pas participé !"
Invaincu jusqu'à la 27e des 38 journées du championnat 1974-1975 le RWDM, hasard ou pas, a subi la première de ses deux défaites, 2-0, le 9 mars à Diest, futur descendant, où le latéral gauche Maurice Martens (ex-Anderlecht), Soulier d'or en 1973, a dû quitter le terrain dès la 20e minute, et déclarer forfait pour le reste de la saison.
Un drame qui a valu à Alex Lafont de rejoindre Eric Dumon, jusque là le seul joueur du club coalisé issu de la branche rouge et noire du Daring de Molenbeek.
"Je n'étais donc pas présent la semaine suivante lors de la victoire décisive, 1-0 (Teugels, 83e), contre Anderlecht, qui était revenu à 4 points (43-39)", a raconté Martens. "C'est pourtant le meilleur souvenir que je conserve de cette mémorable campagne..."
Enfin l'entraîneur actuel du RWDM Yannick Ferrera a bien reçu dix sur dix le message qu'on attend de lui le retour du club en D1 dès cette saison.
"C'est maintenant ou jamais", a conclu De Bolle (75 ans).
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Anderlecht n'a qu'une chance sur cent de remporter le championnat (https://www.footnews.be/news/456502/anderlecht-na-quune-chance-sur-cent-de-remporter-le-championnat).