Au Standard, on n'aura jamais été en mesure de jouer pour le titre cette saison. Mais il y a dix ans, les Rouches auraient dû être sacrés.
C'est en tout cas l'avis de Roland Duchâtelet, qui reste persuadé que le club à la tête duquel il était a été volé par des matchs truqués. L'ancien propriétaire du Standard qui en février 2022 déposa plainte avec constitution de partie civile contre Anderlecht, Genk, Pelé Mboyo, Anthony Vanden Borre et X, pour falsification de la compétition lors du dénouement de la saison 2013-2014.
"Le Standard aurait dû être champion"
"Cette Cellule Foot a envoyé à Sclessin un type qui ne connaissait rien au football et à qui il a fallu expliquer, durant une après-midi, ce qu’il s’était passé, mais il n’avait jamais réellement enquêté", explique Roland Duchâtelet à Sudinfo.
"En 2015, Herbert Houben, le président de Genk, était à table avec moi et m’a lui-même parlé de matches truqués avec Genk. Puis, en 2017, ici même à Saint-Trond, c’est Bruno Venanzi, à qui je reprochais d’entretenir des contacts avec Mogi Bayat, qui m’a dit que celui-ci lui avait raconté que les Playoffs 1, en fin de saison 2013-2014, avaient été vendus avec des montres de luxe et que c’est Vanden Borre qui avait passé les plats", ajoute-t-il.
"Est-ce vrai ? Ni la cellule football ni la justice ne semblent avoir interrogé les personnes concernées pour vérifier… Lorsque l’affaire 'Mains Propres' a éclaté en 2018 et que l’on a découvert des boîtes de montres vides lors d’une perquisition effectuée au domicile de Mogi Bayat, le doute n’était plus permis. Même si l’avocat de Bayat s’est défendu en affirmant que son client collectionnait les boîtes vides, ce qu’il est le seul à faire au monde", explique encore Duchâtelet.
"La preuve que les Playoffs avaient été truqués a été livrée à la télévision devant toute la Belgique. J’ai pensé que ce dossier pouvait être résolu définitivement, mais c’était oublier, pour des raisons que j’ignore, la priorité très faible accordée par la justice à ces matches truqués… ", poursuit un Duchâtelet amer.
"Je pensais naïvement que la justice fonctionnait bien. La vérité était aveuglante, mais la justice a décidé qu’il n’y avait rien, sans doute parce que certains ont pris leur job à la légère. Cette saison-là, le Standard aurait dû être champion et cela aurait sans doute changé beaucoup de choses. Moins pour moi que pour le Standard, le premier préjudicié dans l’histoire, parce que son parcours n’aurait pas été le même. Mais la vie ne se refait pas…", conclut l'ancien homme fort de Sclessin.