Bien que le sélectionneur national Domenico Tedesco soit toujours sous contrat, Vincent Mannaert cherche déjà un successeur pour les Diables Rouges. L’un des noms sur la liste restreinte est Thierry Henry, mais sa candidature suscite beaucoup de scepticisme. En 2016 et 2022, il avait déjà été écarté pour ce poste, et depuis, il n’a pas beaucoup prouvé en tant qu’entraîneur.
La carrière d’entraîneur d’Henry est en dents de scie : il a échoué à l’AS Monaco et au CF Montréal, et son impact en tant qu’entraîneur adjoint des Diables Rouges est resté limité. Des joueurs comme Lukaku et Openda le soutiennent, mais des analystes comme Franky Van der Elst et Jan Mulder doutent ouvertement de ses compétences tactiques et de ses qualités de leadership.
Au sein du groupe de travail de l'Union belge, Henry n’est pas considéré comme un candidat idéal. Sa communication directe, son manque de patience envers les joueurs moins techniques et sa concentration sur un style de jeu qui ne fonctionne pas toujours en font un choix risqué. La question reste : l'Union belge insistera-t-elle ou l’histoire se répétera-t-elle ?
Cinq candidats
Mannaert a cinq candidats sur sa liste, dont Thierry Henry (47 ans), ancien adjoint de Roberto Martínez. Après le départ de Marc Wilmots en 2016 et celui de Martínez en 2022, Henry avait déjà posé sa candidature sans succès.
Le nouvel entraîneur devra être une forte personnalité, avec une expertise tactique et des compétences en gestion humaine. Cependant, il est évident qu’Henry ne coche pas toutes ces cases, ce qui était déjà le cas en 2016 et 2022.
Recalé deux fois pour le poste, Henry n’a pas accompli grand-chose en tant qu’entraîneur depuis. Comme l’a justement fait remarquer Franky Van der Elst dans Extra Time, Henry n’a pas encore vraiment fait ses preuves dans ce rôle.
Salaire annuel de 6 millions
De plus, ses activités en tant qu’analyste pour des chaînes anglaises et américaines vont à l’encontre de la politique actuelle de l'Union belge. On doute qu’Henry soit prêt à renoncer à son salaire annuel de six millions d’euros offert par Sky Sports.
Thierry Henry a été un footballeur de classe mondiale, ayant appris des meilleurs entraîneurs lorsqu’il était joueur : Arsène Wenger, Pep Guardiola, Frank Rijkaard et Carlo Ancelotti. Mais jusqu’à l’été dernier, il n’avait jamais brillé en tant qu’entraîneur.
Sa première expérience comme coach principal fut un échec à l’AS Monaco. Il perdit ensuite plus de la moitié de ses 29 matchs à la tête du CF Montréal avant de devenir entraîneur adjoint des Diables Rouges sous Martínez.
Médaille d'argent olympique
En 2023, la Fédération française lui a offert un poste sur mesure : celui de sélectionneur des espoirs. Il a redonné un souffle à sa carrière en menant l’équipe de France U23 à la médaille d’argent lors des Jeux olympiques.
En 2022, les joueurs de l’équipe nationale belge souhaitaient qu’Henry, alors adjoint de Martínez, reste en place. « Parce qu’ils le tenaient dans leur poche, évidemment », ironisait Frank Raes dans De Morgen en 2023.
Toby Alderweireld, Loïs Openda et Romelu Lukaku figuraient parmi ceux qui poussaient son nom en avant. Cependant, Tom Saintfiet a souligné qu’Henry avait échoué aussi bien à Montréal qu’à Monaco. « Heureusement, la Fédération n’a pas accédé à la demande des joueurs : ils ne devraient pas influencer la nomination d’un entraîneur. »
Peu de patience
Henry a tendance à penser et à entraîner selon les standards qu’il atteignait en tant que joueur. Il aurait peu de patience avec des joueurs techniquement inférieurs. Il attend d’eux qu’ils trouvent des solutions tactiques sur le terrain, une approche qui manque de modernité et d’analyse.
Sa communication est directe et parfois brutale. Comme l’a rapporté Aleksandr Golovin, milieu de terrain de Monaco : « Quand ça n’allait pas à l’entraînement, il devenait nerveux et criait beaucoup. Il jouait parfois avec nous pour montrer comment faire. On sentait qu’il n’était pas encore tout à fait passé du statut de joueur à celui d’entraîneur. »
Les médias français ont rapporté que ses relations avec une partie de ses joueurs s’étaient détériorées. Henry pouvait être dur, déclarant après une série de défaites que ses joueurs « ne montraient aucune volonté de gagner depuis des semaines ».
Un meneur d'hommes plutôt qu'un entraîneur
Il est davantage un meneur d’hommes qu’un entraîneur, mais il inspire confiance depuis le bord du terrain et n’hésite pas à prendre des décisions rapides en match.
Beaucoup se demandent quelle est exactement la méthode d’Henry. Aux États-Unis, il était salué pour sa flexibilité tactique, alors qu’en Europe, cela était perçu comme de l’inconstance.
Il demande à ses joueurs de jouer le plus simplement possible et insiste sur une circulation rapide du ballon. Sa philosophie d’entraînement est, selon ses propres mots, un mélange de Wenger, Guardiola et quelques idées personnelles.
Ecarté en 2022
En 2022, le dossier de Thierry Henry comme candidat à la tête des Diables Rouges fut rapidement écarté, malgré le lobbying de joueurs comme Alderweireld, Openda et Lukaku.
Henry espérait secrètement succéder à Martínez, mais, selon Het Laatste Nieuws, la majorité du groupe de travail de l'Union belge n’a jamais vu cela comme une décision judicieuse.
Pour Het Nieuwsblad, sa candidature ne suscitait guère d’enthousiasme. Certains responsables se demandaient même si Henry avait la profondeur nécessaire pour gérer un groupe entier de joueurs et de staff.
« On ne peut pas dire de l’entraîneur Thierry Henry, même avec la meilleure volonté du monde, qu’il est un gagnant en série », affirmait Jan Mulder dans HUMO. « Surtout, ne faites pas cela», avertit Ludo Vandewalle, chef du football au Nieuwsblad.