Yves Taildeman (La Dernière Heure – Les Sports) s’est rendu à Dilbeek au domicile de l’ancien président - pendant 21 ans - d'Anderlecht, Roger Vanden Stock, aujourd’hui âgé de 82 ans.
Le maître des lieux n’était pas là, mais son épouse depuis plus de 50 ans, "Kiki", n’a pas sa langue en poche (https://tinyurl.com/yc68dtyx), et s’est révélée un porte-parole de première, sur un fond d’amertume, mais rapportée avec une certaine légèreté.
On l’aura compris, comme c’est souvent le cas dans ce genre de situation, aussi grand que vous ayez été, vous n’existez plus, une fois la porte de votre ancien bureau définitivement refermée...
La première, et donc la dernière fois que vous franchissez la grille du stade dans l’autre sens pour revenir assister à un match de l’équipe qui vous est toujours chère, par exemple, on vous case dans un petit coin de la tribune.
"Et on devait payer notre consommation", raconte Kiki Vanden Stock.
"J’ai même reçu une facture pour payer ma place le lendemain. Je l’ai renvoyée, et on n’y est plus jamais allé. Ce n’est désormais pas la peine de l’inviter, Roger déclinera..."
"Ne méritait-on pas plus de respect après avoir travaillé gratuitement pour le club pendant tellement d’années ? Je payais mon ticket d’avion quand Anderlecht jouait à l’étranger…"
On reverra en revanche peut-être un jour l’ancien vice-président – pendant douze ans – de l’Union Belge, et président de la Pro League pendant six ans dans la tribune du Stade Roi Baudouin.
Mais de ce côté-là, non plus, on ne lui a jamais envoyé d’invitation pour un match des Diables Rouges.
"Je pense que peut-être il dirait oui pour l’équipe nationale", présume Madame VDS.
Elle nous apprend aussi que son mari regarde les matches de "son" Sporting quand il n’a… rien d’autre à faire !
"Si on lui propose une partie de bridge un soir où Anderlecht joue, comme le week-end passé (6-0 contre La Gantoise, ndlr), il donnera la priorité aux cartes. Il est content en cas de victoire, et râle après une défaite, auquel cas il éteint la télé, mais sans rien laisser paraître de son sentiment. Il a d’ailleurs toujours été comme ça alors que moi, j’étais une fervente supportrice. Vous auriez dû me voir quand Marc Van Der Linden a inscrit le but de la qualification à Barcelone en 1989…
"On n'a même pas été prévenu que le stade allait changer de nom… "
Et pour bien faire comprendre que le quotidien des mauves n’est plus leur priorité, Kiki révèle que le couple Vanden Stock va bientôt passer quatre mois à Méribel, dans les alpes françaises. "On y fera du ski et des promenades, loin du Lotto Park !"
Le Stade Constant Vanden Stock rebaptisé Lotto Park, justement, on se doute bien que cela a profondément touché le fils de l’ancien président historique du matricule 35 qui sans lui n’aurait jamais le fabuleux palmarès auquel Marc Coucke n’a jusqu’à présent rien ajouté.
"On ne comprend d’ailleurs pas comment les supporters restent si calmes", glisse malicieusement Kiki. "À notre époque, mon Dieu, quand on n’était pas dans les trois premiers ! C’était la révolution".
"Le Lotto Park , disiez-vous, "et bien on l’a appris en lisant le journal !'
"Personne ne nous a prévenus, ni encore moins demandé notre accord…"
Les filles toujours actionnaires
On apprend aussi qu’en souvenir de leur grand-père, les filles Vanden Stock, Claire et Julie, ont encore quelques pourcents d’actions dans le club (0,55 % chacune).
"Mon mari leur a pourtant conseillé de les vendre", précise Kiki. "Mais elles ne veulent pas. Elles ont un moment fait partie de la direction. Mais cela reste un monde d’hommes…"
Un des cinq petits-fils, Arthur, a un abonnement.
"Michel et Herman, c’étaient des relations de travail… "
Madame Kiki peut aussi se montrer dure, comme le milieu des affaires, et celui du foot, auxquels ont appartenu et de quelle façon, les Vanden Stock.
"Roger a été à l’enterrement de Michel (Verschueren), mais ils n’étaient plus en contact, et pas davantage avec Herman (Van Holsbeeck). Le travail, c’est le travail. Fini, c’est fini. Mon époux n’a donc plus de contacts avec le monde du football…"
Une exception tout de même : Pär Zetterberg. “Quand il a donné le coup d’envoi contre Genk (0-2) le 17 septembre, il est passé nous dire bonjour. Pär reste un fils pour mon mari. Quand il se sentait mal à l’Olympiacos, Roger allait à Athènes pour le soutenir. Pär aurait voulu revenir plus tôt à Anderlecht, mais mon mari a refusé. Il gagnait bien sa vie à Athènes. Quand il remporte un tournoi de padel, il m’envoie un message et je lui réponds.. "
Le palmarès de Roger Vanden Stock, le cinquième président du RSC Anderlecht entre 1996 et 2017, comprend dix titres nationaux, neuf supercoupes et une coupe de Belgique !
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Des nouvelles spectaculaires à venir à Anderlecht (https://www.footnews.be/news/445156/des-nouvelles-spectaculaires-a-venir-a-anderlecht).