John Textor euphorique et félicité de toutes parts, la scène qui a crevé l'écran mercredi soir après la victoire de l'Olympique Lyonnais, 3-0, contre Valenciennes, en demi-finale de la Coupe de France, n'a pas beaucoup dû plaire aux supporters du RWDM, qu'elle a même dû offusquer...
Parce que si l'OL s'apprête à terminer son championnat en boulet de canon grâce aux transferts réalisés par l'Américain cet hiver, et à défier le Paris Saint-Germain en finale de la Coupe le samedi 25 mai au Stade Pierre Mauroy de Lille, le club molenbeekois semble lui tout près de retourner en Challenger Pro League, une saison à peine après l'avoir quittée.
La faute à John Textor ?
La réponse serait plutôt positive, selon l'enquête menée par Sébastien Sterpigny dans La Dernière Heure - Les Sports (https://tinyurl.com/272smu2c).
Une circonstance atténuante toutefois, voire deux: le niveau de la Jupiler Pro League serait plus élevé que les saisons précédentes, admet l'ex-team manager Michaël Marcou, qui est lui en train de revivre le scénario de la montée avec le Beerschot.
"Je pense que le niveau du championnat en D1A est plus fort que la saison dernière", estime-t-il en effet. "Je dirais aussi, au-delà des résultats et des prestations, que le club a manqué de chance avec un nombre de blessés important. Plusieurs joueurs ont rejoint l'infirmerie assez tôt dans la saison. Et malheureusement pour le groupe, ce sont des cadres qui sont tombés les uns après les autres”
Merci, maître, la parole est maintenant à la partie civile, également représentée par... Michaël Marcou.
Difficile, de toute façon, d'épargner une direction dont les résultats sont catastrophiques.
"Elle a estimé que les joueurs champions en D1B n’avaient pas tous le calibre de la D1A, ce qui n'est d'ailleurs pas forcément faux", admet Marcou. "Mais un joueur arrivé du Brésil le mardi, peut-il être performant dès le samedi qui suit dans une compétition qu’il ne connaît pas ? Non ! Il n’y a pas assez de joueurs dans l’effectif qui connaissent le championnat. Il n’y a pas assez de joueurs imprégnés de l’ADN RWDM".
Depuis le titre acquis en mai dernier, 26 joueurs ont quitté le Stade Edmond Machtens, alors que sur les 19 membres du staff, de l’encadrement et de la direction de l’an dernier, il ne reste que 5 personnes. Un manque de continuité qui explique aussi la situation actuelle du RWDM.
"La direction a décidé de faire un nettoyage", pointe Marcou. "Plusieurs joueurs n’ont pas été conservés, et certains ont même décidé de changer d’air, car ils ne se reconnaissaient plus dans le projet. Il ne reste pratiquement plus aucune trace de ce que nous avons réalisé il y a dix mois..."
"On voit où a mené la politique d'un seul homme..."
Dégommé avec Vincent Euvrard et tout le staff juste avant le début de la saison, l'ancien T2 Fred Stilmant, aujourd'hui à Zulte Waregem, accuse: "ils ont cru que l’effectif serait meilleur en allant chercher des joueurs étrangers, et je pense qu’ils s’en mordent maintenant les doigts. Il y a de la qualité dans ce groupe, mais il manque clairement l’équilibre que nous étions parvenus à conserver la saison dernière, malgré les pressions venues de Textor. On voit ce que ça donne quand on fait tout ce que lui décide, et que plus personne n'ose lui résister..."
"L'âme du club s'en est allée, au secours, Yannick !"
La saison passée le RWDM, très loin s'en faut, n'a pas survolé le championnat les doigts dans le nez, comme l'avait auparavant fait l'Union Saint-Gilloise de Felice Mazzù.
Il a en effet au contraire dû ferme batailler jusqu'au bout.
"Parce qu'on n'avait tout simplement pas la meilleure équipe", reconnaît Marcou.
"Mais l’esprit de groupe et ce lien qu’il y avait entre les joueurs nous ont permis d’aller chercher le titre. Et, avec ce groupe, on aurait pu aller en chercher dix autres, tellement il était soudé. Que ce soit pour le staff ou les joueurs, je pense qu’on ne vivra plus jamais ça ailleurs. Et, malheureusement, cet esprit de groupe existe moins cette année. Avec tous les transferts effectués, c’est un peu l’âme du club qui s’en est allée..."
Une âme que Yannick Ferrera tente de réanimer depuis sa prise de fonction.
Mais la tâche est immense....
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Le salaire de Deniz Undav va passer de deux à cinq millions d'euros par an (https://www.footnews.be/news/414165/le-salaire-de-deniz-undav-va-passer-de-deux-a-cinq-millions-deuros-par-an).