Sur les terrains, la carrière de Thierry Henry a été couronnée de succès. Champion du Monde et champion d'Europe avec la France, il a aussi enchainé les titres en équipe de France et en club.
Mais tout n'a pas toujours été simple pour lui. Dans une interview à Steven Bartlett, il n'a pas hésité à parler de la dépression dont il a été victime durant sa carrière et des raisons de celle-ci.
"Mon bonheur et ma tristesse passaient toujours par les gens. Je ne savais pas ce qui me rendait triste ou non. Je ne dirais pas que j'étais mort mais c'était très difficile d'exprimer mes sentiments. À part la rage et la colère. La rage et la colère c'est facile. C'était quelque chose que je ne faisais pas. Je m'énerve alors ça me donne de l'énergie, toujours", confie-t-il.
"La chose la plus difficile"
Des moments compliqués sur lesquels il est revenu avec émotion, s'effondrant en larmes au moment des les évoquer. Encore plus quand il explique comment il en est arrivé là. "Il manquait presque tout à l'être humain que j'étais. J'ai quitté la maison à l'âge de 13 ans, les gens ne s'en rendent pas compte. Vous devez déjà faire face à la pression de la réussite", dit-il.
Avant de poursuivre : "Vous préférez être un athlète plutôt qu'un être humain. C'est plus facile d'être un athlète, on sait quoi faire. Moi, je savais quoi faire. Même si c'était douloureux ou autre, je savais quoi faire. C'est facile pendant un certain temps quand on a une carrière."
Et de continuer sur un constat cinglant : "Je pense que vous vous souvenez qu'en tant qu'athlète, et je le dis et je le maintiens, vous mourez lorsque vous vous arrêtez. L'athlète, le compétiteur, meurt. Je ne pourrai plus jamais jouer en première division, je ne pourrai plus jamais jouer pour la France. Je me fiche de ce que vous dites, je ne peux pas jouer au football, pas à ce niveau, pas en compétition comme je le faisais avant. Cette partie de moi est morte. On ne vous apprend pas à mourir. Alors maintenant, vous allez devoir faire face à tous vos problèmes."
Mais ce qui est le plus difficile pour Henry, c'est d'obtenir l'approbation de son père : "La chose la plus difficile que j'ai eu à faire a été de plaire à mon père, le reste n'était rien pour moi. Je ne veux pas manquer de respect à tout ce qui s'est passé dans ma carrière, mais c'était tellement facile comparé à ce que j'ai dû faire pour plaire à mon père. Mon jeune moi attend toujours cette approbation. J'essaie d'entrer en contact avec le vieil homme."