Le latéral droit international algérien de l’OGC Nice (27 ans, 29 sélections, 2 buts) Youcef Atal, passé par Courtrai (10 matches joués lors de la saison 2017-2018), a été condamné à huit mois de prison avec sursis mercredi pour avoir partagé une vidéo clairement antisémite, sur fond de conflit entre Israël et le Hamas.
Cinq jours après les attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre, l'ex-Courtraisien avait partagé sur Instagram la vidéo d’un prédicateur, Mahmoud Al-Hasanat, qui appelait Dieu à "envoyer un jour noir sur les juifs".
Poursuivi pour provocation à la haine à raison de la religion, il devra également s’acquitter d’une amende de 45.000 euros et publier à ses frais cette condamnation dans le quotidien régional Nice-Matin et dans le journal Le Monde, a précisé le tribunal correctionnel de Nice dans son jugement.
Le parquet avait réclamé dix mois de prison avec sursis, 45 000 euros d’amende et la publication de la condamnation pendant un mois sur la page d’accueil du compte Instagram du défenseur des Aiglons, suivi par 3,2 millions d’abonnés. Convoqué au sein de l’équipe nationale des « Fennecs » en vue de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), qui débute la semaine prochaine en Côte d’Ivoire, le joueur de 27 ans était absent au délibéré.
M. Atal était en Algérie, avec son équipe nationale, quand il a partagé cette vidéo. Prévenu par l’OGC Nice du caractère polémique des propos, il l’avait retirée le lendemain, avec un message d’excuses.
"Ce sont des faits graves, qu’il ne faut pas banaliser"
Devant le tribunal, le joueur avait de nouveau présenté ses excuses, prétendant avoir voulu envoyer "un message de paix" et qu’il n’avait pas regardé la vidéo jusqu’au bout avant de la partager.
Dans la mesure où la vidéo ne dure que trente-cinq secondes, l’argument n’avait convaincu ni la vice-procureure, Meggie Choutia, ni les parties civiles, essentiellement des organisations juives et la Ligue de football professionnel (LFP).
"Ce sont des faits graves, qu’il ne faut pas banaliser. Partager une vidéo, c’est s’attribuer les propos et leur donner une visibilité", avait déclaré Mme Choutia dans son réquisitoire : "À aucun moment, au cours de ces trente-cinq secondes, il n’est question de paix..."