Le promoteur immobilier Ghelamco serait dans le rouge, et pas un peu, selon la Gazet van Antwerpen (https://tinyurl.com/mr4yk8h2).
Il est même question d'une montagne de dettes de pas moins d'1,2 milliard d'euros à la fin de l'année dernière, alors que le stock de liquidités ne s'élevait qu'à 22 millions d'euros.
L'entreprise de Paul Geysens, le président de l'Antwerp, champion de Belgique, a en outre récemment dû rembourser une ancienne obligation de 47 millions d'euros.
On ne va pas s'étendre en détails sur les causes du désastre, mais sachez tout de même que la hausse des taux d'intérêt ne rend pas seulement le financement des projets immobiliers plus difficile, elle incite également les investisseurs à attendre des rendements plus élevés pour leur argent. Les bâtiments existants perdent ainsi de leur valeur. Ajoutez à cela l'augmentation des prix des matériaux de construction et vous obtenez un "parfait séisme" selon certains promoteurs.
Gheysens doit donc chercher, et surtout trouver de l'argent frais de toute urgence. Plusieurs de ses projets de construction ont d'ailleurs déjà été mis en vente. Il est vrai que ce sont des opérations tout simplement conformes au modèle de Ghelamco, dont le dirigeant admet néanmoins qu'elle est confrontée à une crise.
Gheysens va-t-il vendre son club pour renflouer Ghelamco ?
Mais footnews n'étant pas l'Echo, ce sont les éventuelles conséquences pour l'Antwerp qui nous intéressent.
Une question, en particulier: "Gheysens va-t-il vendre son club pour renflouer Ghelamco?"
"En aucun cas", répond-t-il. "L'Antwerp n'a rien à voir avec l'entreprise (Ghelamco, ndlr). C'est un investissement personnel réalisé avec des capitaux privés."
"Ce n'est pas tout à fait exact", objecte l'économiste Pascal Paepen, qui enseigne à la Haute École Thomas More
"Légalement, ils font certes chambre à part", explique-t-il, "mais il y a une personne privée qui possède à la fois Ghelamco et Antwerp. C'est comme un père avec deux enfants, on ne peut pas complètement les séparer".
"Et si Gheysens vend l'Antwerp, il aura forcément plus d'argent pour Ghelamco".
"Il est ennuyeux que toute la discussion sur le stade du Bosuil, avec le conflit entre Gheysens et le propriétaire foncier Tania Mintjens (voir footnews: https://tinyurl.com/3pdy7fr5) en toile de fond, soit maintenant impliquée dans les résultats de Ghelamco", estime pour sa part Gert De Mesure, un analyste indépendant qui s'intéresse au dossier depuis 2021.
"Le seul lien entre Ghelamco et l'Antwerp est la location des tribunes, un montant limité dans le vaste portefeuille de Ghelamco. Mais il rend les banques encore plus réticentes à accorder un financement."
De Mesure juge cependant une vente du club très improbable.
"Paul Gheysens est un personnage controversé, mais il a une stratégie et travaille à long terme", souligne-t-il. "Je ne l'imagine donc pas subitement paniqué parce que le marché traverse une période difficile et qu'il doit rembourser certaines obligations, au point de se séparer de son club. Par contre s'il y a bien un mur entre l'entreprise et le club de football, celui-ci est toujours concerné d'une manière ou d'une autre par toutes les histoires impliquant Paul Gheysens".
"Et n'est donc pas complètement à l'abri...", conclut-il.