Toute la presse sportive belge s'en est fait l'écho: le défenseur du Club Bruges Denis Odoi (33 ans) s'est qualifié avec le Ghana pour la Coupe du monde 2022 de football au Qatar (du 21 novembre au 18 décembre) lors des barrages de la Zone Afrique contre le Nigeria (0-0 et 1-1, tiens, tiens, le goal inscrit en déplacement était donc prépondérant).
Bizarre, à première vue, puisque le 25 mai 2012, alors qu'il défendait les couleurs d'Anderlecht, Marc Wilmots avait aligné Odoi en équipe nationale belge contre le Monténégro (2-2) lors d'un match au Stade Roi Baudouin où à l'exception de Kevin Mirallas (un but et un assist pour Eden Hazard), peu des Diables Rouges avaient brillé.
Mais comment Odoi, qui avait déjà été appelé en U20 et en U21, a-t-il ainsi pu changer de nationalité aux yeux de la FIFA ?
La réponse est connue: parce que le duel avec le Monténégro était amical, et qu'il bénéficiait donc du droit de poursuivre sa carrière internationale sous un autre drapeau.
Quant à la décision personnelle du joueur on peut facilement la comprendre puisque malgré une excellente demi-saison à Fulham, en passe de remonter en Premier League, confirmée à Bruges en Jupiler Pro League, Roberto Martinez ne l'a pas retenu dans l'équipe nationale belge des moins de 50 capes pour les matches en Irlande (2-2) et contre le Burkina Faso (3-0).
"Je ne me sens pas Ghanéen !"
Après, et même si tout est réglo, il est quand même curieux de voir un Louvaniste (il a d'ailleurs joué à OHL et est né dans la cité universitaire) ayant toujours habité la Belgique (il a aussi joué à Saint-Trond et Lokeren) ou l'Angleterre, lier sa destinée sportive à un pays qui lui est pratiquement inconnu.
"Bien sûr que je suis belge", répond t'il d'ailleurs avec franchise quand on lui fait la remarque. "Et je ne me sens pas spécialement ghanéen. Mais mon père l'est d'origine, et le sélectionneur Otto Oddo en a profité pour me solliciter. Il m'a assuré que tout était en ordre, et je me suis dit 'pourquoi pas', avant de lui donner mon accord. Il m'a sélectionné, et voilà..."