L'Espagne n'est pas rancunière. Dominée pendant sept siècles par les Arabes, elle leur offre en effet sa Supercopa, et peu importe si cela ne plaît pas, en particulier aux supporters qui n'ont ni les moyens, ni l'envie d'effectuer le lointain déplacement. Enfin elle leur offre, façon de parler, disons plutôt qu'elle la leur vend, et très cher: 30 millions d’euros par an jusqu’en 2029 !
Quatre équipes sont en lice. Le Real Madrid (vice-champion) et le FC Barcelone (vainqueur de la Copa del Rey) ont rendez-vous mercredi pour la première demi-finale, tandis que l’Atlético Madrid (champion) et l’Athletic Bilbao (finaliste de la coupe) se mesureront le lendemain pour l'autre ticket pour la finale programmée dimanche, toujours en Arabie saoudite, et plus précisément au King Fahd International Stadium de Riyad, la capitale..
Mais si l'on reproche souvent aux footballeurs leur langue de bois, voire l'absence de conscience, cela ne concerne en aucun cas le défenseur central et capitaine de 35 ans du club basque Raul Garcia.
Ce dernier estime en effet que cette programmation à plus de six mille kilomètres du pays n’a ni queue ni tête, et a joué franc-jeu en conférence de presse (https://cutt.ly/EIt5gmz) ce mardi. "Nous sommes quatre équipes espagnoles", a-t-il dit. "Les matchs devraient donc se jouer ici".
"Délocaliser la Supercoupe d’Espagne en Arabie Saoudite ?", a-t-il poursuivi, "je suis très clair, ça n’a pas de sens. Nous jouons un tournoi propre à notre pays, et évidemment, je pense qu’aller le disputer à l'étranger est tout simplement absurde. Sans vouloir susciter de polémique, rien de justifie d'aller là -bas jouer des matches qui selon moi devraient avoir lieu en Espagne".
"Je suis peut-être de l’ancienne école, mais je constate que le football a changé, dans le sens où plus personne ne se soucie des supporters. Ce qui compte, désormais, c’est de générer de l’argent, d’attirer des sponsors. Je pense que nous oublions les bases du football, cette ambiance qui fait que les matches sont différents, que les fans aiment les regarder en famille, que les horaires soient le plus accessibles possible pour tout le monde. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est ainsi. […]. Le foot, c'est mon travail, je m’y consacre à fond, mais effectivement, entre le moment où j'ai commencé et aujourd'hui, ça a beaucoup changé, et cela me rend triste", a-t-il conclu (voir L'Equipe: https://cutt.ly/sIt5D8r).