Alexandre Grosjean, le CEO du Standard, s'est livré ce lundi pour Sud Presse après les incidents de ce dimanche lors du derby face à Charleroi.
Ce lundi, le club a réagi à ces incidents et annoncé la fermeture de plusieurs tribunes et l’arrêt des ventes de billets pour les rencontres à Sclessin.
"Si nous comprenons très bien qu’il existe un mécontentement de nos supporters par rapport à la situation sportive actuelle, nous ne pouvons tolérer qu’une minorité dépasse largement les bornes et commette des actes illégaux dans l’enceinte ou autour de notre stade comme cela est arrivé hier soir, mettant ainsi en danger l’intégrité physique d’autres personnes. Un stade de football doit rester un lieu où les lois sont respectées et où les gens présents sont en sécurité" peut-on notamment lire sur le site du club.
"Dès lors, notre club a décidé de prendre plusieurs mesures fortes : une fermeture du 1er étage de la tribune 3 (D3, E3, F3) et du 1er étage de la tribune 4 (E4) à partir du prochain match à domicile et jusqu’à nouvel ordre ; un arrêt de la vente de tickets pour nos matches à domicile ; une interdiction de ventes de tickets aux groupes d’animations pour nos matches en déplacement jusqu’à nouvel ordre".
GROSJEAN REAGIT
Alexandre Grosjean a commenté ces nouvelles mesures au micro de la RTBF. "Les mesures seront impopulaires mais je pense qu’il faut distinguer le fond de la forme. Je n’ai aucun problème à ce que les supporters soient mécontents. Je n’ai aucun problème à ce que les supporters puissent manifester leur désapprobation par rapport à des prestations sportives et c’est clair qu’hier le match n’était pas très heureux pour nos supporters. Par contre, au niveau de la forme, un stade de foot n’est pas une zone de non droit et on ne peut pas tout se permettre. Quand on agit comme un supporter, je n’ai aucun problème avec ça, on peut tout à fait l’accepter mais là ceux qui ont dépassé les limites n’ont plus agi comme des supporters".
Avant de poursuivre: "C’est une infime partie du stade mais que je sache, chaque fois que des sanctions ont été attribuées à des clubs de foot, je n’ai jamais vu de sanctions individuelles puisque d’une part il faut identifier les fauteurs de troubles, nous, on les a identifiés en les localisant. Ces fauteurs de troubles viennent cagoulés, c’est une chose et on a essayé de cibler au maximum. C’est pour ça qu’on n’a pas sanctionné l’entièreté de nos supporters. Parce qu’heureusement, 95 à 98 % de nos supporters se comportent normalement. Ce que nous voulons, c’est marquer le coup vis-à-vis de ceux qui dépassent clairement les limites. Et ce n’est pas uniquement hier soir, c’est l’accumulation des matches. Parce que je tiens à rappeler qu’il n’y a pas eu un match cette saison où on n’a pas eu une amende. Et pour des matches qu’on gagne comme des matches qu’on perd. Donc c’est quand même assez interpellant".
"En voyant les supporters agir de la sorte, on a peur que la prochaine fois il y ait un blessé grave ou même peut-être un mort. Quand on voit que des supporters sont capables de lancer des fumigènes sur une tribune adverse, la limite se fixe où ? Je pose la question. Nous, on n’a pas dû être exfiltrés. On est resté dans la tribune mais je crois qu’on n’est pas les seuls à avoir eu peur. Je pense que même Christine Schreder, sur le bord du terrain, a dû à un moment donné s’écarter et dans l’oreillette, on lui a conseillé de s’écarter. Quand on en vient à mettre en péril l’intégrité physique des gens, tous les gens qui travaillent ici au stade, les stewards, les journalistes, les supporters qui se comportent bien, nous-mêmes, ce n’est pas normal. Ici, ça doit être un lieu de fête. Un lieu où les adultes, les enfants, les familles ont du plaisir à se rendre. Et ce n’était pas le cas hier soir. Et ça, je le déplore fortement".